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    Pélerinage en Terre Sainte 24/09/15 au 04/10/15

    Objet de tant d’adoration, de convoitise, de combats, d’inspiration, de poèmes, de tableaux, de tant de rêves. Terre d’espérance, Terre de combat. Terre Sainte, Terre mutilée. Terre complexe, Terre des paradoxes, elle finit par nous faire douter. Fait-elle vraiment partie de la réalité ?

     

    Pélerinage en Terre Sainte 24/09/15 au 04/10/15 Pélerinage en Terre Sainte 24/09/15 au 04/10/15

    Anciens volontaires MEP, nous partons alors avec le père Alain (rejoint par Fauché le dromadaire) à la rencontre de ce mythe modelé par l’histoire et la religion.


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  • Abu Gosh

    Abu Gosh (24/09/15)

    A peine arrivés en terre Sainte, nous commençons notre périple par la visite d’un monastère où frère Olivier nous parle de son expérience. « Présence cordiale sur cette terre meurtrie ». Une vie de simplicité, prière et témoignage de foi… il offre notamment aux soldats Israéliens envoyés pour découvrir sa communauté l’opportunité d’ouvrir un dialogue interreligieux et faire tomber les préjugés, pour peut-être un jour faire tomber les murs…

     

    Abu Gosh (24/09/15)

    L’église de cette communauté est ornée de peintures à demi effacées. Filigrane d’un passé vaporeux et tellement présent. Symboles d’une religion qui s’estompent pour laisser place à la pierre, comme toile de fond pour l’expression de toutes les croyances.

    A la sortie de la prière le soleil s’est couché. La lune brille au-dessus du minaret et l’Adhan résonne au-dessus de la ville.

     

    Monastère de l'Emmanuelle

    Abu Gosh (24/09/15)

    Nous rejoignons alors le monastère de l'Emmanuel à Bethléem, des sœurs Bénédictines de confession Grecque-Melkite nous offrent un formidable accueil. Sœur Bénédicte sera notre guide lors de notre séjour à Bethléem.


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  • Le soleil se lève sur Bethléem

     

     

    Désert du Néguev, En Avedat national park

    En marche vers Dieu

      Désert du Néguev 25/09/15

    Conduits par notre chauffeur de compétition Abu Georges et guidés par Sœur Bénédicte, Sœur Marthe et le Père Alain notre pèlerinage débute par une randonnée dans le Désert.

     

     

    Terre aride de nos cœur, vaste espaces de notre conscience, univers stérile de nos pensées, isolement de notre société individualiste. C’est dans le lieu le plus reculé, le plus insignifiant, le plus hostile que Dieu se révèle à l’homme. C’est dans le désert de nos vies qu’il parle à notre cœur. En hébreu, désert = Midbar, Parole = Dabar.

    «   C 'est pourquoi voici, je veux l'attirer et la conduire au désert, et je parlerai à son cœur. » (Os 2, 14)

     

    Désert du Néguev 25/09/15

     

    Le buisson ardent

    Moïse s'occupait des moutons et des chèvres de Jéthro, son beau-père, le prêtre de Madian. Un jour, après avoir conduit le troupeau au-delà du désert, il arriva à l'Horeb, la montagne de Dieu . 2 C'est là que l'ange du Seigneur lui apparut dans une flamme, au milieu d'un buisson. Moïse aperçut en effet un buisson d'où sortaient des flammes, mais sans que le buisson lui-même brûle. 3 Il décida de faire un détour pour aller voir ce phénomène étonnant et découvrir pourquoi le buisson ne brûlait pas. 4 Lorsque le Seigneur le vit faire ce détour, il l'appela du milieu du buisson : « Moïse, Moïse ! » — « Oui ? » répondit-il. 5 « Ne t'approche pas de ce buisson, dit le Seigneur. Enlève tes sandales, car tu te trouves dans un endroit consacré. 6 Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. » (Exode 3)

     

     

    Dieu nous parle au travers de la nature. Le buisson ardent, possède dans ses feuilles des essences inflammables qui prennent feu fugacement lorsqu’il fait chaud. Ce buisson interpelle Moïse qui accepte de s’écarter du chemin qu’il suivait car quelque chose l’interpelle. Il accepte de faire un détour et se laisse surprendre par la beauté de la création : le buisson brule sans se consumer. Son cœur est prêt à recevoir la parole de Dieu.

     

    Une oasis dans le désert

    Au cœur du désert, Dieu nous offre sa parole comme une source d’eau fraiche qui donne vie, une oasis d’Amour dans le désert de nos cœurs.

     

    Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien.

    Il me fait reposer dans de verts pâturages.

    Près des eaux du repos il me mène. Il restaure mon âme…

    Même quand je traverserai une vallée ténébreuse

    je ne craindrai aucun mal, car Tu es avec moi … (Psaume 23)

     

     

     

    Cité d’Avdat

    Désert du Néguev 25/09/15 Désert du Néguev 25/09/15

    Avdat fut fondée par des marchands nabatéens durant le IIe siècle av. JC, comme ville d’étape pour les caravanes qui empruntaient la « Route des épices » ou « route de l’encens ».

     

    Désert du Néguev 25/09/15 Désert du Néguev 25/09/15

    Célèbre pour son système de drainage pour la récupération des eaux, ses pressoirs et ses églises, elle a conservé ses incroyables habitations abritées dans la roche comme vestiges de son passé.

     

    Désert du Néguev 25/09/15 Désert du Néguev 25/09/15

    Au sommet de cette puissante cité qui offre un panorama incomparable sur le désert, nous célébrons la messe sur les ruines d’une église de style byzantine. Les pierres porteuses d’histoire, traces du passé offrent à notre imaginaire le loisir de remonter le temps quelque 20 siècles plus tôt. La chaleur est écrasante. Le vent chaud balaie la poussière. Communion dans l’intemporel.

     

    Désert du Néguev 25/09/15 Désert du Néguev 25/09/15

     

    Désert du Maktesh

    Désert du Néguev 25/09/15 Désert du Néguev 25/09/15

    Désert du Néguev 25/09/15 Désert du Néguev 25/09/15

    Dernier point de vue sur l’immensité du désert. L’unique route s’éloigne vers l’horizon emportant nos pensées, le souvenir de cette journée comme celui d’un rêve, escapade dans une autre réalité.

     

    Retour vers Bethléem

    Désert du Néguev 25/09/15 Désert du Néguev 25/09/15 

    Alors que nous rejoignons Bethléem, le soleil se couche sur le désert, laissant place à la lune qui s’élève au-dessus des bâtiments qui commencent à apparaître. Campements Bédouins, territoire Palestinien, Colonies Israéliennes. Terre morcelée, dépecée, occupée, convoitée.

     


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  • Qumran

    La communauté Essénienne

     

    Célèbre site archéologique de Judée, Qumran fut autrefois habitée par une communauté Essénienne, secte Juive. Ils vivaient très modestement avec un minimum de confort, et respectaient quotidiennement un certain nombre de rites, notamment les bains rituels et l’ascèse. Persuadés qu'il leur incombait de combattre les forces du mal, ils participèrent activement à la révolte contre les Romains. D’autre part, Jean le Baptiste aurait pu faire partie de leur communauté une période durant.

     

    Les manuscrits de Qumran

      

    L’histoire raconte qu’un beau jour de printemps 1947 un jeune pâtre bédouin à la recherche d’une chèvre égarée découvrit dans une grotte des jarres de terre cuite renfermant des rouleaux recouverts d’une écriture ancienne... A la suite de recherches dans différents sites de la région, près de 800 manuscrits furent retrouvés, antérieurs de plusieurs siècles aux plus anciens textes connus. Le livre d’Isaïe est notamment le plus célèbre.

     

    Massada

    Nous suivons la vallée de la révolte pour rejoindre Massada.

     

    Nous échappons alors à la marche digestive et surtout suicidaire que sœur Bénédicte nous avait réservée car le sentier est fermé en raison de la chaleur ! C’est donc par téléphérique que nous accédons à cet incroyable forteresse.

     

       

    Situé au sommet d'un piton rocheux, Massada surplombe le désert de Judée et la mer morte de 450 mètres.

     

     

    Construite par Hérode, roi de Judée ce palais-forteresse renferme un incroyable complexe de thermes dénotant l’importance des bains rituels à l’époque, une citerne impressionnante pour récolter l’eau, et l’on raconte qu’il fut entreposé à Massada des vivre permettant de tenir un siège de plusieurs mois. Les ruines témoignent de bâtiments monumentaux, à l’image d’un homme rêvant de grandeur et de puissance.

     

       

    L’histoire raconte que qu’à la fin du premier siècle, les juifs occupant la forteresse préférèrent se donner la mort plutôt que de tomber aux mains des légionnaires romains qui envahirent Massada.

     

       

    Migrant d’un coin d’ombre à un autre à la découverte des passages bibliques, déambulant parmi les ruines de cet étonnant symbole de puissance, notre regard balaie le désert, se perd à l’horizon. La douceur des dunes lissées par le vent se conjugue avec l’aspérité des roches qui forment une croute de sel sur le sol aride. Quelques arbuste vert se fraient pourtant un chemin et tracent une courbe qui serpente dans cette immensité. Au loin, la mer morte d’où s’élève une brume salée qui avale englobe le paysage, avale le temps.

     

     

    Il est déjà temps de quitter Massada, et d’observateur tout puissant, retrouver notre condition d’Homme, être vulnérable, petite vie au cœur du désert.

     

    "Chameaux !"

    Comme dirait le père Alain chaque fois qu'il apercevait un animaux à quatre pattes ! 

    Désert de Judée (26/09/15)   Désert de Judée (26/09/15)

    D'abord ce ne sont pas des chameaux mais des dromadaires !

    Désert de Judée (26/09/15) Désert de Judée (26/09/15)

    Désert de Judée (26/09/15) Désert de Judée (26/09/15)

     Un Israélien aurait bien ri en voyant tant d'émulation devant devant ces pauvres bêtes, et en nous observant les photographier tel de vrais paparazzis !Imaginez un Chinois qui s'arrête au bord de la route pour poser avec une vache et son selfie stcik !  

     

    « Rabbi Jacob il va danser ! »

      

    Inspirés par les lieux, et peut être les costumes locaux, nous nous lançons dans l’apprentissage de la chorégraphie de rabbi Jacob. Nous dégotons alors une vidéo sur YouTube que nous rebaptiserons « Jacqueline dans sa cuisine ». Au lieu de faire des muffins, cette brave Jacqueline tente depuis sa cuisine de nous enseigner les pas de danse. Après de rudes entrainements nous seront prêts pour danser un peu partout sur les terrasses… au monastère de l’Emmanuelle, à Jérusalem, au Mont des Oliviers. Heureusement, le ridicule ne tue pas !


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  • Aux portes du désert

    Avant de partir pour la Galilée, c’est aux portes du désert que nous célébrons la messe. Du haut de la falaise, la vue est imprenable.

     

    Galilée (27 et 28 /09/15)

     

    Les dunes s’étendent jusqu’à l’horizon, dessinant un relief aux douces courbes qui s’entremêlent, se déploient et jouent de l’ombre et de la lumière. Au cœur de notre prière un oiseau au plumage vert émeraude s’envole.

     

     

     

    Monastère Georges Kosiba

     

    Niché dans la falaise, caméléon dans le rocher, ce monastère orthodoxe épouse la pierre, se fond dans l’ocre du décor comme pour mieux communier avec la nature. Nous descendons alors dans le silence des gorges, à l’écoute du désert. Une pierre qui roule, dégringole et dans sa chute entraine ses voisines avant de s’écraser quelques mètres plus bas. Le cri d’un oiseau, strident appel qui s’élève et résonne jusqu’à se fondre dans l’épais silence. Le craquement d’une branche sous nos pas qui se propage tel une onde sur l’eau.

     

     

    Ils arrivèrent à Jéricho. Et comme il sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule considérable, le fils de Timée Bartimée, un mendiant aveugle, était assis au bord du chemin. Quand il apprit que c'était Jésus le Nazarénien, il se mit à crier : " Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! " Et beaucoup le rabrouaient pour lui imposer silence, mais lui criait de plus belle : " Fils de David, aie pitié de moi ! " Jésus s'arrêta et dit : " Appelez-le. " On appelle l'aveugle en lui disant : " Aie confiance ! Lève-toi, il t'appelle. " Et lui, rejetant son manteau, bondit et vint à Jésus. Alors Jésus lui adressa la parole : " Que veux-tu que je fasse pour toi ? " L'aveugle lui répondit : " Rabbouni, que je recouvre la vue ! " Jésus lui dit : " Va, ta foi t'a sauvé. " Et aussitôt il recouvra la vue et il cheminait à sa suite. (Marc 10, 46)

    « Que veux-tu ? » Dans le silence du désert, au pied de la falaise, Jésus nous questionne ? Stop à la course aveugle, à l’attente futile, prenons nos responsabilités. Que veut-on vraiment ?

     

    Le Jourdain

    Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui. Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laisse faire. Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. » (Jean 3, 13)

     

     

    Humble petite rivière boueuse, bordée de roseaux, c’est pourtant dans cette eau que des centaines de pèlerins viennent renouveler leur baptême.

     

    Jéricho

    Faire tomber les remparts de Jéricho

    Or Jéricho s'était enfermée et barricadée contre les Israélites : personne n'en sortait et personne n'y entrait. Yahvé dit alors à Josué : " Vois! Je livre entre tes mains Jéricho et son roi, gens d'élite. Vous tous les combattants, vous contournerez la ville pour en faire une fois le tour, et pendant six jours tu feras de même. Sept prêtres porteront en avant de l'arche sept trompes en corne de bélier. Le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville et les prêtres sonneront de la trompe. Lorsque la corne de bélier retentira quand vous entendrez le son de la trompe, tout le peuple poussera un grand cri de guerre et le rempart de la ville s'écroulera sur place; alors le peuple montera à l'assaut, chacun droit devant soi. " (Josué 6)

    Comment détruire les murailles de Jéricho qui emprisonnent nos vies ? Ici, pas de guerre, pas de combat, mais la louange et l’action de grâce. Croire en Dieu, faire acte de foi, c’est aussi lâcher les armes pour faire tomber les remparts d’un monde condamné.

     

    Le sycomore de Zachée

    Entré dans Jéricho, il traversait la ville. Et voici un homme appelé du nom de Zachée ; c'était un chef de publicains, et qui était riche. Et il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait à cause de la foule, car il était petit de taille. Il courut donc en avant et monta sur un sycomore pour voir Jésus, qui devait passer par là. Arrivé en cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : " Zachée, descends vite, car il me faut aujourd'hui demeurer chez toi. " Et vite il descendit et le reçut avec joie. Ce que voyant, tous murmuraient et disaient : " Il est allé loger chez un homme pécheur ! " Mais Zachée, debout, dit au Seigneur : " Voici, Seigneur, je vais donner la moitié de mes biens aux pauvres, et si j'ai extorqué quelque chose à quelqu'un, je lui rends le quadruple. " Et Jésus lui dit : " Aujourd'hui le salut est arrivé pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d'Abraham. Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu " (Luc 19)

    Pour commémorer la célèbre histoire de Zachée, on a choisi un arbre au hasard en lui attribuant le mérite d’être le fameux sycomore qui lui permet de s’élever au-dessus de la foule. Alors les groupes touristes s’arrêtent, et le photographie. Un peu touristes aussi, mais pas trop quand même, nous nous contentons d’un clicher depuis la fenêtre du bus, histoire d’illustrer cet évangile.

    Zachée, petit homme de par sa taille mais aussi dans ses actes est pourtant celui que choisi Jésus pour demeurer dans sa maison. Soyons comme Zachée, et dans notre pauvreté et nos médiocrités, sachons accueillir Dieu.

     

    Nazareth

    Annonciation à Marie

       

    Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie. L'ange entra chez elle, et dit : Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi. Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation. L'ange lui dit : Ne crains point, Marie; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin. Marie dit à l'ange : Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme ? L'ange lui répondit : Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. Voici, Elisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. Car rien n'est impossible à Dieu. Marie dit : Je suis la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole ! Et l'ange la quitta. (Luc 1, 26)

    « Qu’il me soit fait selon ta parole ». Par ces mots, Marie, dans sa condition humaine accepte la venue en elle de la puissance divine. Une présence qui brûle sans se consumer, tel le buisson ardent. Elle s’offre à la volonté de Dieu, fait confiance et en toute humilité devient mère de Dieu.

     

      

    La basilique de l’annonciation commémore cet évènement à la façon des lieux touristiques. Elle renferme une grotte avec un autel que les groupes de pèlerins viennent prendre une photo, sous les conseils de leur guide qui leur montre le meilleurs trou pour y glisser leur objectif et centrer leur cliché, chacun leur tour. Ils défilent, à la queue leu leu sans même prendre le temps d’ouvrir leur Bible. Puis à l’étage, l’église offre des portraits de la vierge Marie vue par les différentes cultures.

     

    Annonciation à Joseph

      

    Or telle fut la genèse de Jésus Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph : or, avant qu'ils eussent mené vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit Saint. Joseph, son mari, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier sans bruit. Alors qu'il avait formé ce dessein, voici que l'Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : " Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus : car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. " Or tout ceci advint pour que s'accomplît cet oracle prophétique du Seigneur : Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l'appellera du nom d'Emmanuel, ce qui se traduit : " Dieu avec nous ". Une fois réveillé, Joseph fit comme l'Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui sa femme ; et il ne la connut pas jusqu'au jour où elle enfanta un fils, et il l'appela du nom de Jésus. (Matthieu 1)

    Ne voulant pas infliger à Marie le châtiment réservé par la loi, Joseph décide de la répudier en secret assumant la responsabilité et les conséquences de son geste au regard critique des gens. C’est à ce moment que l’ange lui apparait, et qu’à son tour il accepte de se laisser saisir par le mystère divin. Il donnera le nom de Jésus à l’enfant et ainsi accepte de le prendre sous sa protection. Lui aussi fait preuve d’une confiance absolu, et d’une humilité exemplaire, nous appelant à répondre à l’appel de Dieu de la même manière.

     

    Tibériade

    L’oasis

      

    Le soleil se couche sur Tibériade et après une journée bien remplie, nous arrivons à l’oasis, maison d’accueil de la Communauté de l’Emmanuel. Lors de l’adoration, la pleine lune se lève lentement, en silence, et se fond dans les lumières du crépuscule.

     

     

     

    Le soleil se lève sur Tibériade

    Galilée (27 et 28 /09/15) Galilée (27 et 28 /09/15) 

    Galilée (27 et 28 /09/15) Galilée (27 et 28 /09/15)

    Il est temps de poursuivre notre route...

    Galilée (27 et 28 /09/15)

    Le Mont des béatitudes

     

    Le sommet de cette petite colline offre une vue imprenable sur le lac et la nature de Tibériade. Pente douce vers les eaux, le vert des plantations se mêle au jaune des herbes sèches. Le chemin serpente pour rejoindre les rives. Jésus aurait prononcé ici son « sermon sur la montagne », et on dit de ce lieu qu’il porte la voix de celui qui parle jusqu’au bas de la colline.

    Voyant les foules, il gravit la montagne, et quand il fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui.

    Et prenant la parole, il les enseignait en disant :

    " Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux.

    Heureux les affligés, car ils seront consolés.

    Heureux les doux, car ils posséderont la terre.

    Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés.

    Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

    Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.

    Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.

    Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.

    Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement contre vous toute sorte d'infamie à cause de moi.

    Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux : c'est bien ainsi qu'on a persécuté les prophètes, vos devanciers.

    " Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel vient à s'affadir, avec quoi le salera-t-on ? Il n'est plus bon à rien qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds par les gens.

    " Vous êtes la lumière du monde. Une ville ne se peut cacher, qui est sise au sommet d'un mont.

    Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.

    Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les hommes afin qu'ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux.

    Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,

    laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; puis reviens, et alors présente ton offrande.

    Hâte-toi de t'accorder avec ton adversaire, tant que tu es encore avec lui sur le chemin, de peur que l'adversaire ne te livre au juge, et le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison.

    Que si ton œil droit est pour toi une occasion de péché, arrache-le et jette-le loin de toi : car mieux vaut pour toi que périsse un seul de tes membres et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne.

    Et si ta main droite est pour toi une occasion de péché, coupe-la et jette-la loin de toi : car mieux vaut pour toi que périsse un seul de tes membres et que tout ton corps ne s'en aille pas dans la géhenne.

    " Vous avez entendu qu'il a été dit : Œil pour œil et dent pour dent.

    Eh bien ! moi je vous dis de ne pas tenir tête au méchant : au contraire, quelqu'un te donne-t-il un soufflet sur la joue droite, tends-lui encore l'autre ;

    veut-il te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui même ton manteau ;

    te requiert-il pour une course d'un mille, fais-en deux avec lui.

    A qui te demande, donne ; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos.

    " Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.

    Eh bien ! moi je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs,

    afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.

    Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?

    Et si vous réservez vos saluts à vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?

    Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (Matthieu 5,1-48)

    Galilée (27 et 28 /09/15) Galilée (27 et 28 /09/15) 

     

    Tagba

    Petite ville sur les bords du lac, Tabgha est réputée pour être le lieu où eu lieu le miracle de la multiplication des pains.

    Les apôtres se réunissent auprès de Jésus, et ils lui rapportèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné. Et il leur dit : " Venez vous-mêmes à l'écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. " De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux que les apôtres n'avaient pas même le temps de manger. Ils partirent donc dans la barque vers un lieu désert, à l'écart. Les voyant s'éloigner, beaucoup comprirent, et de toutes les villes on accourut là-bas, à pied, et on les devança. En débarquant, il vit une foule nombreuse et il en eut pitié, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger, et il se mit à les enseigner longuement. L'heure étant déjà très avancée, ses disciples s'approchèrent et lui dirent : " L'endroit est désert et l'heure est déjà très avancée ; renvoie-les afin qu'ils aillent dans les fermes et les villages d'alentour s'acheter de quoi manger. " Il leur répondit : " Donnez-leur vous-mêmes à manger. " Ils lui disent : " Faudra-t-il que nous allions acheter des pains pour deux cents deniers, afin de leur donner à manger ? " Il leur dit : " Combien de pains avez-vous ? Allez voir. " S'en étant informés, ils disent : " Cinq, et deux poissons. " Alors il leur ordonna de les faire tous s'étendre par groupes de convives sur l'herbe verte. Et ils s'allongèrent à terre par carrés de cent et de cinquante. Prenant alors les cinq pains et les deux poissons, il leva les yeux au ciel, il bénit et rompit les pains, et il les donnait à ses disciples pour les leur servir. Il partagea aussi les deux poissons entre tous. Tous mangèrent et furent rassasiés ; et l'on emporta les morceaux, plein douze couffins avec les restes des poissons. Et ceux qui avaient mangé les pains étaient cinq mille hommes. (Marc 6 ; 30-44)

     

    Galilée (27 et 28 /09/15)

    En commémoration de ce miracle, une Eglise fut construite en ce lieu vers 350, puis détruite et remplacée par une Eglise byzantine vers 450 dont le sol fut plus tard recouvert d’une célèbre mosaïque représentant le pain et les poissons. Elle fut à nouveau détruite en 614 par les Perses et ce n’est qu’après des fouilles archéologiques, qu’on construisit en 1982 l’église actuelle, tenue par une communauté de moines bénédictins. En juin 2015, cette dernière fut l’objet d’un incendie criminel heureusement maîtrisé à temps.

    Comme vainqueur face au temps et à la bêtise humaine, cette petite Eglise nous accueille un instant dans la simplicité de son décor. Sol et murs de pierres beiges, colonnes sculptées, mosaïque aussi ancienne que travaillée. Des fenêtres ouvertes qui filtrent la lumière. Une magnifique charpente apparente. Un massif chandelier noir. Une petite croix parée de feuilles d’or sur le mur. Deux icones et quelques bougies de part et d’autre de l’autel. Une odeur de bois brûlé. Et le chant d’un oiseau. La quiétude du lieu est parfois troublée par quelques touristes qui viennent poser devant le chœur, puis ils repartent, rendant à ce lieu la paix dont il est porteur.

     

    Primauté de Pierre

    Galilée (27 et 28 /09/15) Galilée (27 et 28 /09/15) 

    Tabgha est aussi le lieu où le Christ ressuscité apparait à Pierre et d’autres disciples, lors de l’évènement de la pêche miraculeuse. C’est aussi ce moment qu’il choisit pour encourager Pierre à revenir sur son reniement et lui demande par trois fois s’il l’aime, et lui confie la garde de son Eglise.

    Après cela, Jésus se manifesta de nouveau aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade. Il se manifesta ainsi. Simon-Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaèl, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée et deux autres de ses disciples se trouvaient ensemble. Simon-Pierre leur dit : " Je m'en vais pêcher. " Ils lui dirent : " Nous venons nous aussi avec toi. " Ils sortirent, montèrent dans le bateau et, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Or, le matin déjà venu, Jésus se tint sur le rivage ; pourtant les disciples ne savaient pas que c'était Jésus. Jésus leur dit : " Les enfants, vous n'avez pas du poisson ? " Ils lui répondirent : " Non ! " Il leur dit : " Jetez le filet à droite du bateau et vous trouverez. " Ils le jetèrent donc et ils n'avaient plus la force de le tirer, tant il était plein de poissons. Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre : " C'est le Seigneur ! " A ces mots : " C'est le Seigneur ! " Simon-Pierre mit son vêtement - car il était nu - et il se jeta à l'eau. Les autres disciples, qui n'étaient pas loin de la terre, mais à environ deux cents coudées, vinrent avec la barque, traînant le filet de poissons. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise, avec du poisson dessus, et du pain. Jésus leur dit : " Apportez de ces poissons que vous venez de prendre. " Alors Simon-Pierre monta dans le bateau et tira à terre le filet, plein de gros poissons : cent cinquante-trois ; et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se déchira pas. Jésus leur dit : " Venez déjeuner. " Aucun des disciples n'osait lui demander : " Qui es-tu ? ", sachant que c'était le Seigneur. Jésus vient, il prend le pain et il le leur donne ; et de même le poisson. Ce fut-là la troisième fois que Jésus se manifesta aux disciples, une fois ressuscité d'entre les morts. Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre : " Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? " Il lui répondit : " Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. " Jésus lui dit : " Pais mes agneaux. " Il lui dit à nouveau, une deuxième fois : " Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? " - " Oui, Seigneur, lui dit-il, tu sais que je t'aime. " Jésus lui dit : " Pais mes brebis. " Il lui dit pour la troisième fois : " Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? " Pierre fut peiné de ce qu'il lui eût dit pour la troisième fois : " M'aimes-tu ? ", et il lui dit : " Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime. " Jésus lui dit : " Pais mes brebis. En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture, et tu allais où tu voulais ; quand tu auras vieilli, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudrais pas. " Il signifiait, en parlant ainsi, le genre de mort par lequel Pierre devait glorifier Dieu. Ayant dit cela, il lui dit : " Suis-moi. " Se retournant, Pierre aperçoit, marchant à leur suite, le disciple que Jésus aimait, celui-là même qui, durant le repas, s'était penché sur sa poitrine et avait dit : " Seigneur, qui est-ce qui te livre ? " Le voyant donc, Pierre dit à Jésus : " Seigneur, et lui ? " Jésus lui dit : " Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Toi, suis-moi. " Le bruit se répandit alors chez les frères que ce disciple ne mourrait pas. Or Jésus n'avait pas dit à Pierre : " Il ne mourra pas ", mais : " Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne. " (Jean 21, 1-23)

     

    Capharnaüm

    Galilée (27 et 28 /09/15)

    Le nom Capharnaüm signifie « village du consolateur » et non « désordre »  comme on l’utilise généralement dans le langage courant. L’idée de pagaille qu’on lui associe viendrait du fait que ce lieu était une ville de commerce et de ce fait dynamique et en mouvement. On fait aussi le rapprochement phonétique avec « cafourniau », qui était une petit pièce à côté de la maison servant de « débarras obscur».

     

    Galilée (27 et 28 /09/15) Galilée (27 et 28 /09/15)

    Capharnaüm fut le lieu principal où enseigna Jésus lorsqu’il vécut en Galilée. Lieu de transmission mais aussi de nombreuse guérisons et exorcismes.

    Comme il était entré de nouveau à Capharnaüm, après quelque temps on apprit qu'il était à la maison. Et beaucoup se rassemblèrent, en sorte qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte, et il leur annonçait la Parole. On vient lui apporter un paralytique, soulevé par quatre hommes. Et comme ils ne pouvaient pas le lui présenter à cause de la foule, ils découvrirent la terrasse au-dessus de l'endroit où il se trouvait et, ayant creusé un trou, ils font descendre le grabat où gisait le paralytique. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : " Mon enfant, tes péchés sont remis. " Or, il y avait là, dans l'assistance, quelques scribes qui pensaient dans leurs cœurs : Comment celui-là parle-t-il ainsi ? Il blasphème ! Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ? " Et aussitôt, percevant par son esprit qu'ils pensaient ainsi en eux-mêmes, Jésus leur dit : " Pourquoi de telles pensées dans vos cœurs ? Quel est le plus facile, de dire au paralytique : Tes péchés sont remis, ou de dire : Lève-toi, prends ton grabat et marche ? Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de remettre les péchés sur la terre, je te l'ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton grabat et va-t'en chez toi. " Il se leva et aussitôt, prenant son grabat, il sortit devant tout le monde, de sorte que tous étaient stupéfaits et glorifiaient Dieu en disant : " Jamais nous n'avons rien vu de pareil. "

     

    Galilée (27 et 28 /09/15) Galilée (27 et 28 /09/15)

    Des pierres, des ruines. Témoins de l’histoire. L’évangile, histoire de témoignages. En fermant les yeux on pourrait presque imaginer les marchands et leurs charrettes, les étalages de poisson, la vie bouillonnante, et Jésus quelque part qui rassemble les foules par ses discours et ses actes. Puis sur les bords du lac, le regard glisse sur la surface de l’eau, l’esprit s’envole dans un autre temps.

     

    Galilée (27 et 28 /09/15) Galilée (27 et 28 /09/15)

     

    Lac de Tibériade

    Galilée (27 et 28 /09/15) Galilée (27 et 28 /09/15)

    Avant de quitter la Galilée, il nous reste notre messe du jour à célébrer et pour terminer en beauté un petit bain dans le lac de Tibériade. A la recherche de l’endroit idéal, nous associons les deux en nous arrêtant sur une aire spécialement aménagée pour le pique-nique et la baignade (interdite ailleurs). Alors que les Israéliens font des barbecues en famille, nous nous installons sous des regards surpris tandis que le Père Alain dégaine son aube et son calice pliable.

     


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  • Bethléem 29/09/15

     

    Le champ des Bergers

    Bethléem 29/09/15 Bethléem 29/09/15 

    Bien que l’Évangile ne localise pas exactement l’endroit de l’apparition de l’ange, la tradition ancienne voudrait qu’elle elle eut lieu dans ce petit village de Beit Sâhour, à l’est de Bethléem. On commémore ainsi dans la grotte des bergers l’annonce de la naissance du Christ. Une annonce qui a été faite à ceux considérés comme les plus petits.

     

    Bethléem 29/09/15

    Nous célébrons alors cette bonne nouvelle sur ce lieu plein de sens avec une messe de minuit avant l’heure. Des airs de noël flottent puis s’envolent, emplissant notre cœur «d’une joie immense ».

     

    Bethléem 29/09/15 Bethléem 29/09/15

    L’église Franciscaine retrace cet évènement au travers des magnifiques fresques qui ornent ses murs.

    Il y avait dans la même région des bergers qui vivaient aux champs et gardaient leurs troupeaux durant les veilles de la nuit. L'Ange du Seigneur se tint près d'eux et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa clarté ; et ils furent saisis d'une grande crainte. Mais l'ange leur dit : " Soyez sans crainte, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd'hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David. Et ceci vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche. " Et soudain se joignit à l'ange une troupe nombreuse de l'armée céleste, qui louait Dieu, en disant : " Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix aux hommes objets de sa complaisance ! " Et il advint, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, que les bergers se dirent entre eux : " Allons jusqu'à Bethléem et voyons ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître. " Ils vinrent donc en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche. Ayant vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit de cet enfant ; et tous ceux qui les entendirent furent étonnés de ce que leur disaient les bergers. Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur. Puis les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu, suivant ce qui leur avait été annoncé. (Luc 2, 8-20)

     

    Basilique de la nativité

    Or, il advint, en ces jours-là, que parut un édit de César Auguste, ordonnant le recensement de tout le monde habité. Ce recensement, le premier, eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville. Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, à la ville de David, qui s'appelle Bethléem - parce qu'il était de la maison et de la lignée de David - afin de se faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. Or il advint, comme ils étaient là, que les jours furent accomplis où elle devait enfanter. Elle enfanta son fils premier-né, l'enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu'ils manquaient de place dans la salle. (Luc 2, 1-7)

    Une crèche… ou plus exactement la grotte sous une habitation de l’époque où l’on mettait les animaux, offerte à Marie pour plus d’intimité et de chaleur que la salle commune. Comme nous l’a conseillé Sœur Bénédicte, il faut imaginer !

     

    Bethléem 29/09/15 Bethléem 29/09/15

    Dans la queue où se pressent les grands groupes de pèlerins armés de leur selfie stick, j’imagine cette église sans les échafaudages qui masquent ses parois. De ce qu’elle dévoile aujourd’hui, parée de boules de noëls géantes, de dorures, de lampes à huile et de fioritures, elle semble plus qu’ostentatoire.

     

    Bethléem 29/09/15 Bethléem 29/09/15

    Puis on emprunte une petite porte, et descend un escalier et pénètre dans une salle de marbre encore plus chargée que l’église. Sous un autel mural se trouve l’endroit où Jésus serait né, marqué par une étoile d’argent intégrée au sol de marbre. Alors on se presse pour chacun son tour se mettre à quatre pattes et toucher, embrasser ou poser son front sur ce symbole avant de prendre au passage sa tête en photo avec son selfie stick d’un air de dire « j’y étais ! »

     

    Bethléem 29/09/15

    L’autel de la mangeoire quant à lui, ressemble à tous sauf à ce qui aurait pu être une mangeoire.

    Alors dans un effort d’imagination surhumain, nous essayons de nous projeter dans ce lieu tel qu’il fut à l’origine, avant d’être déguisé et maquillé de la sorte…

     

    Bethléem 29/09/15

    L’église Franciscaine sainte Catherine quant à elle est beaucoup plus sobre et offre un peu de calme pour se recueillir après ce bain de foule et cette mise en scène décevante. Elle donne aussi accès à différentes grottes (celle de l’apparition de l’ange à Joseph lui commandant de fuir en Egypte, la Chapelle des Innocents, et celle de Saint Jérôme qui traduisit la Bible en latin.)

     

    Ballade dans les rues de Bethléem

    Bethléem 29/09/15  Bethléem 29/09/15

    Nous arpentons les pavés blanc et brillants des rues de Bethléem, longeons les murs de pierre, passons sous les petits porches de la vieille ville avant de prendre un peu de hauteur.

     

    Bethléem 29/09/15 Bethléem 29/09/15

    Bethléem 29/09/15  Bethléem 29/09/15

    Clochers de toutes confessions, minarets se dressent entre les toits et les palmiers, cohabitent, se défient ou s’affrontent ?

    Puis nous rejoignons la route principale, où klaxons de voitures, sirènes de police, voitures, piétons livrent bataille. Alors que nous sortons du bureau de change, une bombe lacrymogène rend l’air irrespirable et nous brule les yeux. Nous retournons alors nous réfugier d’où nous venons, tandis que l’homme du guichet bien équipé nous tends un bout d’oignon à nous mettre sous le nez pour dissiper les effets du gaz. Un aperçu de leur quotidien.

     

    Dernière soirée au monastère de l’Emmanuelle

    Bethléem 29/09/15

    Après l’explication des fresques qui ornent la chapelle du monastère, les sœurs nous offre un témoignage dont qui restera gravé en chacun de nos cœurs.

     

    Bethléem 29/09/15

    Un immense MERCI à Sœur Bénédicte et ses Sœurs pour leur accueille et tous ce qu’elles nous auront offert et appris durant ce séjour.


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  • Jérusalem, ville trois fois Sainte

    Jérusalem 30/09/15

    Jérusalem, Ville sainte pour les croyants des trois grandes religions monothéistes. Judaïsme, Christianisme et Islam regardent vers un même Dieu unique, le Dieu d’Abraham et reconnaissent les mêmes prophètes. Frères rassemblées à Jérusalem autour de leurs lieux Saints respectifs, ils deviennent ennemis prétendant chacun détenir la vérité. Divisée en quatre parties, la ville mutilée souffre de cette rivalité et tente péniblement de masquer ses blessures, ses traumatismes, ses angoisses derrière un masque de Sainteté, des airs de destination touristique, une parade de modernité.

     

    Jérusalem, à la découverte des différents quartiers 30/09/15  Jérusalem, à la découverte des différents quartiers 30/09/15

    Jérusalem, à la découverte des différents quartiers 30/09/15   Jérusalem, à la découverte des différents quartiers 30/09/15

    Jérusalem, à la découverte des différents quartiers 30/09/15   Jérusalem, à la découverte des différents quartiers 30/09/15

    Quatre jours durant, nous découvrirons les différents quartiers, sur les traces de Jésus et de son histoire dans cette ville aussi complexe que fascinante, aussi insaisissable que pénétrable, aussi sombre que radieuse, aussi envoutante que terrifiante. Aussi paradoxale que les ténèbres et la lumière. Jérusalem

     

    Lieu de la cène, et tombeau de David

    Selon la tradition chrétienne, c'est sur le Mont Sion que Jésus pris son dernier repas avec ses apôtres.

    Le premier jour des Azymes, les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent : " Où veux-tu que nous te préparions de quoi manger la Pâque ? " Il dit : " Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : "Le Maître te fait dire : Mon temps est proche, c'est chez toi que je vais faire la Pâque avec mes disciples". " Les disciples firent comme Jésus leur avait ordonné et préparèrent la Pâque. Le soir venu, il était à table avec les Douze. Et tandis qu'ils mangeaient, il dit : " En vérité je vous le dis, l'un de vous me livrera. " Fort attristés, ils se mirent chacun à lui dire : " Serait-ce moi, Seigneur ? " Il répondit : " Quelqu'un qui a plongé avec moi la main dans le plat, voilà celui qui va me livrer !  Le Fils de l'homme s'en va selon qu'il est écrit de lui ; mais malheur à cet homme-là par qui le Fils de l'homme est livré ! Mieux eût valu pour cet homme-là de ne pas naître ! " A son tour, Judas, celui qui allait le livrer, lui demanda : " Serait-ce moi, Rabbi ? " - " Tu l'as dit ", répond Jésus. Or, tandis qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le donna aux disciples en disant : " Prenez, mangez, ceci est mon corps. " Puis, prenant une coupe, il rendit grâces et la leur donna en disant : " Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés.Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu'au jour où je le boirai avec vous, nouveau, dans le Royaume de mon Père. " (Matthieu 26, 17/29)

     

    C’est aussi à cet endroit que serait descendu l’Esprit saint à la Pentecôte, cinquante jours après Pâques.

    Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu, quand, tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d'un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils se tenaient. Ils virent apparaître des langues qu'on eût dites de feu ; elles se partageaient, et il s'en posa une sur chacun d'eux. Tous furent alors remplis de l'Esprit Saint et commencèrent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. (Acte 2, 1-4)

     

    Important pour les chrétiens, cet édifice semble l’est aussi pour les Juifs qui viennent se recueillir sur le cénotaphe, tombeau vide du roi David, tandis que les musulmans qui y avaient construit une mosquée furent chassés par l’armée Israélienne en 1948.

    Alors que nous visitons la partie Juive du bâtiment et nous approchons du tombeau du roi David, une femme me prend le bras, et me serrant le poignet montre la croix qui est autour de mon cou. « Tu n’es pas Juive, c’est interdit » me dit-elle d’une façon grave en me poussant vers la sortie. Illustration concrète de la tension qui peut régner entre les différentes religions et la difficile cohabitation dont souffrent les habitants de Jérusalem.

     

    Dormition de Marie

     

    «  La Vierge ne mourut, ni de vieillesse, ni de maladie ; elle fut emportée par la véhémence du pur amour ; et son visage fut si calme, si rayonnant, si heureux, qu'on appela son trépas la dormition.  » (Joris-Karl Huysmans)

    Selon les textes apocryphes, Marie vécue environ 14 années après la mort et la résurrection de son fils, et mourut sur le mont Sion à Jérusalem. Le terme Dormition (sommeil éternel) exprime la croyance selon laquelle elle serait morte sans souffrir, dans un état de paix spirituelle.

     

     

    L’église de style néo byzantin de la dormition, construite sur le mont Sion, proche du cénacle, entre 1900 et 1910 par des moines bénédictins allemands lui rend hommage.

     

    Saint Pierre en Gallicante

     

    Situé à l’emplacement de la maison de Caïphe, l’église de Saint-Pierre en Gallicante commémore trois moments importants de la Passion : la comparution de Jésus devant le Grand Prêtre Caïphe, la condamnation à mort de Jésus par le Sanhédrin, le triple reniement de Pierre et son repentir au chant du coq. « Gallicante » voulant dire « le coq chante ».

     

      

    Comme Pierre était en bas dans la cour, arrive une des servantes du Grand Prêtre. Voyant Pierre qui se chauffait, elle le dévisagea et dit : " Toi aussi, tu étais avec le Nazaréen Jésus. " Mais lui nia en disant : " Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu dis. " Puis il se retira dehors vers le vestibule et un coq chanta. La servante, l'ayant vu, recommença à dire aux assistants : " Celui-là en est ! "Mais de nouveau il niait. Peu après, à leur tour, les assistants disaient à Pierre : " Vraiment tu en es ; et d'ailleurs tu es Galiléen. " Mais il se mit à jurer avec force imprécations : " Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. "Et aussitôt, pour la seconde fois, un coq chanta. Et Pierre se ressouvint de la parole que Jésus lui avait dite : " Avant que le coq chante deux fois, tu m'auras renié trois fois. " Et il éclata en sanglots. (Marc 14)

     

    Sous l’église, on descend progressivement jusqu’à une citerne transformée en cachot, celui dans lequel aurait été emprisonné Jésus lors de la nuit qui précède sa crucifixion. Entre ces murs, nous pénétrons dans l’abîme du doute et du désespoir. Noirceur, ténèbres, solitude et abandon imprègnent encore la pierre.

    Yahvé, Dieu de mon salut, lorsque je crie la nuit devant toi,

    que jusqu'à toi vienne ma prière, prête l'oreille à mes sanglots.

    Car mon âme est rassasiée de maux et ma vie est au bord du shéol;

    déjà compté comme descendu dans la fosse, je suis un homme fini

    congédié chez les morts, pareil aux tués qui gisent dans la tombe, eux dont tu n'as plus souvenir et qui sont retranchés de ta main.

    Tu m'as mis au tréfonds de la fosse, dans les ténèbres, dans les abîmes;

    sur moi pèse ta colère, tu déverses toutes tes vagues.

    Tu as éloigné de moi mes compagnons, tu as fait de moi une horreur pour eux; je suis enfermé et ne puis sortir,

    mon œil est usé par le malheur. Je t'appelle, Yahvé, tout le jour, je tends les mains vers toi

    "Pour les morts fais-tu des merveilles, les ombres se lèvent-elles pour te louer?

    Parle-t-on de ton amour dans la tombe, de ta vérité au lieu de perdition?

    Connaît-on dans la ténèbre tes merveilles et ta justice au pays de l'oubli...?"

    Et moi, je crie vers toi, Yahvé, le matin, ma prière te prévient;

    pourquoi, Yahvé, repousses-tu mon âme, caches-tu loin de moi ta face?

    Malheureux et mourant dès mon enfance, j'ai enduré tes effrois, je suis à bout;

    sur moi ont passé tes colères, tes épouvantes m'ont réduit à rien.

    Elles me cernent comme l'eau tout le jour, se referment sur moi toutes ensemble.

    Tu éloignes de moi amis et proches; ma compagnie, c'est la ténèbre. ((Psaume 88, 2-19)

     

     

     

      

    Nous terminons notre visite alors que le soleil se couche sur Jérusalem, et dévoile son visage sous les lumières du crépuscule.

     

    Jérusalem 30/09/15 Jérusalem 30/09/15

    Pour terminer cette journée en beauté, nous nous rendons dans le nouveau Jérusalem, où les rues sont en fête, en cette période de la fête juive des tentes.


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  • Mont des Oliviers

    Situé juste à l’extérieur de la ville de Jérusalem, le Mont des Oliviers rassemble de nombreux lieux liés au nouveau testament, l'église de Gethsémani, l'église sainte Marie Madeleine, l'église du Dominus Flevit, le Carmel du Pater Noster ainsi que la mosquée de l'Ascension.

     

    Le Mont des oliviers 01/10/15

    C'est à partir des pentes de ce mont que Jésus est entré triomphalement à Jérusalem : 

    Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, près de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont des Oliviers, Jésus envoie deux de ses disciples et leur dit : Allez au village qui est devant vous, dès que vous entrerez, vous trouverez un ânon attaché que personne n'a encore monté. Détachez-le et amenez-le. Et si quelqu'un vous dit : Pourquoi faites-vous cela ? Répondez : Le Seigneur en a besoin et il le renvoie ici tout de suite. Ils sont partis et ont trouvé un ânon attaché dehors près d'une porte dans la rue. Ils le détachent. Quelques-uns de ceux qui se trouvaient là leur dirent : Qu'avez-vous à détacher cet ânon ? Eux leur répondirent comme Jésus l'avait dit et on les laissa faire. Ils amenèrent l'ânon à Jésus, ils mettent sur lui leurs vêtements et Jésus s'assit dessus. Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur la route et d'autres des feuillages qu'ils coupaient dans la campagne. Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient : Hosanna ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! Béni soit le règne de David notre père ! Et il entra à Jérusalem dans le Temple. Après avoir regardé autour de lui, comme c'était déjà le soir, il sortit pour se rendre à Béthanie avec les douze (Mc. 10, 1-11).

     

    Le Mont des oliviers 01/10/15

    C’est aussi le lieu de l’ascension de Jésus.

    A ces mots, sous leurs regards, il s'éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils étaient là, les yeux fixés au ciel pendant qu'il s'en allait, voici que deux hommes vêtus de blanc se trouvèrent à leurs côtés ; ils leur dirent : " Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus, viendra comme cela, de la même manière dont vous l'avez vu s'en aller vers le ciel. " Alors, du mont des Oliviers, ils s'en retournèrent à Jérusalem ; la distance n'est pas grande : celle d'un chemin de sabbat. (Acte 1, 9-12)

     

    Le Mont des oliviers 01/10/15

    C’est aussi un lieu important pour les Juifs pour qui c’est au-dessus de cette montagne que s’élèvera la gloire du Dieu d’Israël. D’autre part, sur ces pentes s’étends un important cimetière, puisque d’après les déclarations des prophètes, « le Mont sera le lieu choisi par Dieu pour le Jour du Jugement et la résurrection des hommes invoquant le nom du Seigneur ». Parmi ces tombeaux se trouve celui qui abrita le corps de la Vierge.

     


    Dominus Flevit

    Jérusalem, Le Mont des oliviers 01/10/15 Le Mont des oliviers 01/10/15 

    Notre première halte sur le Mont des Oliviers est le Dominus flevit, chapelle latine en forme de larme qui offre notamment une vue imprenable sur la ville depuis son chœur et commémore les pleurs de Jésus sur Jérusalem qui refusait d'accueillir son message.

    Déjà il approchait de la descente du mont des Oliviers quand, dans sa joie, toute la multitude des disciples se mit à louer Dieu d'une voix forte pour tous les miracles qu'ils avaient vus. Ils disaient : " Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! "Quelques Pharisiens de la foule lui dirent : " Maître, réprimande tes disciples. "Mais il répondit : " Je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront. "Quand il fut proche, à la vue de la ville, il pleura sur elle,en disant : " Ah ! si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix ! Mais non, il est demeuré caché à tes yeux.Oui, des jours viendront sur toi, où tes ennemis t'environneront de retranchements, t'investiront, te presseront de toute part. Ils t'écraseront sur le sol, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas reconnu le temps où tu fus visitée ! " . (Luc 19, 37-44)

     

    Jérusalem, Le Mont des oliviers 01/10/15 Jérusalem, Le Mont des oliviers 01/10/15

    Nous célébrons alors la messe en son chœur et profitons du panorama sur la ville.

     

    Jérusalem, Le Mont des oliviers 01/10/15 Jérusalem, Le Mont des oliviers 01/10/15

     

     

    Grotte des enseignements et le carmel du Pater

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    Abri naturelle, cette grotte servait de refuge habituel à Jésus quand il venait à Jérusalem. C'est là qu'il se retirait la nuit après avoir prêché pendant la journée dans le Temple et continuer d’enseigner à ces disciples. C’est ici qu’il leur transmit notamment le « Notre Père », qu’on retrouve inscrit en toutes les langues sur des carreaux de céramique qui ornent les murs du carmel.

     

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    Et il advint, comme il était quelque part à prier, quand il eut cessé, qu'un de ses disciples lui dit : " Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean l'a appris à ses disciples. " Il leur dit : " Lorsque vous priez, dites : Père, que ton Nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; donne-nous chaque jour notre pain quotidien ; et remets-nous nos péchés, car nous-mêmes remettons à quiconque nous doit ; et ne nous soumets pas à la tentation." (Luc 11, 1-4)

    " Vous donc, priez ainsi : Notre Père qui es dans les cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien. Remets-nous nos dettes comme nous-mêmes avons remis à nos débiteurs. Et ne nous soumets pas à la tentation ; mais délivre-nous du Mauvais. (Matthieu 6, 9-13)

     

    Communauté bénédictine, à la découverte de l’iconographie

    Nous découvrons dans cette communauté l’art de l’icône, avec sœur Marie Paul.

    Jérusalem, Le Mont des oliviers 01/10/15

     

    L’icône est avant tout une révélation, un passage du visible vers l’invisible, une manifestation de la Parole, Parole incarnée. Elle manifeste le mystère de l’incarnation, Dieu prend possession de la matière, et celui de la transfiguration de cette matière.

    Le bois, préparé comme un autel, lieu de la Présence, tandis que le sujet qui viendra s’y graver exprime la prise de possession de l’intérieur de l’Esprit : « Dieu insuffla dans la glaise son souffle de vie » (Genèse).

     

    Jérusalem, Le Mont des oliviers 01/10/15  Jérusalem, Le Mont des oliviers 01/10/15  Jérusalem, Le Mont des oliviers 01/10/15

    « Il y eu un soir, il y eu un matin » (Genèse). Tout commence dans l’ombre et finit dans la lumière. Ainsi, les couleurs sombres forment la base du travail, qui se poursuit en sept étapes vers une montée progressive vers la lumière. On passe des ténèbres et de l’absence à la lumière de la rencontre avec Dieu, Présence aimante.

    Cette puissance de transformation est exprimée par le vêtement qui tourne autour des articulations des membres du corps, comme une énergie. Et cette énergie transfigure nos ténèbres en lumière, nos morts en vie.

    Les visages représentés sur les icônes n’ont pas d’expression, pour permettre à celui qui l’observe d’y refléter son cœur. Enfin, Sœur Marie Paul insiste sur l’importance du regard. « L’œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé » (Matthieu 6.22) A nous de savoir porter un regard lumineux sur toute chose.

     

    Gethsémani

    Signifiant « pressoir à huile » Gethsémani, ou jardin des oliviers est le lieu où Jésus pria après son dernier repas. Selon les évangiles synoptiques, Jésus aurait ressenti à ce moment-là l’angoisse la plus profonde, mesurant pleinement le destin tragique qui allait être le sien.

     

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    Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani, et il dit aux disciples : " Restez ici, tandis que je m'en irai prier là-bas. "

    Et prenant avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à ressentir tristesse et angoisse. Alors il leur dit : " Mon âme est triste à en mourir, demeurez ici et veillez avec moi. " Étant allé un peu plus loin, il tomba face contre terre en faisant cette prière : " Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux. " Il vient vers les disciples et les trouve en train de dormir ; et il dit à Pierre : " Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ! Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l'esprit est ardent, mais la chair est faible. " A nouveau, pour la deuxième fois, il s'en alla prier : " Mon Père, dit-il, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! " Puis il vint et les trouva à nouveau en train de dormir ; car leurs yeux étaient appesantis. Il les laissa et s'en alla de nouveau prier une troisième fois, répétant les mêmes paroles. Alors il vient vers les disciples et leur dit : " Désormais vous pouvez dormir et vous reposer : voici toute proche l'heure où le Fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous ! Allons ! Voici tout proche celui qui me livre." (Matthieu 26, 36-46)

     

    La basilique de l’agonie, ou église des Nations, renferme le « rocher de l’agonie » au pied duquel Jésus pria et eu des sueurs de sang.

    Il sortit et se rendit, comme de coutume, au mont des Oliviers, et les disciples aussi le suivirent. Parvenu en ce lieu, il leur dit : " Priez, pour ne pas entrer en tentation. " Puis il s'éloigna d'eux environ un jet de pierre et, fléchissant les genoux, il priait en disant : " Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse ! " Alors lui apparut, venant du ciel, un ange qui le réconfortait. Entré en agonie, il priait de façon plus instante, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre. Se relevant de sa prière, il vint vers les disciples qu'il trouva endormis de tristesse, et il leur dit : " Qu'avez-vous à dormir ? Relevez-vous et priez, pour ne pas entrer en tentation. " (Luc 22, 39-46)

     

    C’est sur ce même lieu que Jésus fut arrêté suite à la trahison de Judas.

    Comme il parlait encore, voici Judas, l'un des Douze, et avec lui une bande nombreuse armée de glaives et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les anciens du peuple. Or le traître leur avait donné ce signe : " Celui à qui je donnerai un baiser, c'est lui ; arrêtez-le. "Et aussitôt il s'approcha de Jésus en disant : " Salut, Rabbi ! ", et il lui donna un baiser.,Mais Jésus lui dit : " Ami, fais ta besogne. " Alors, s'avançant, ils mirent la main sur Jésus et l'arrêtèrent. (Marc 26, 47-50)


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  • L'église du Saint sépulcre

     Jérusalem 02/09/15 Jérusalem 02/09/15

    Lieu le plus célèbre de Jérusalem, l’Eglise du Saint sépulcre recouvre le Golgotha, colline sur laquelle Jésus fut crucifié et abrite le tombeau où il fut enterré.

    Et ils le mènent au lieu-dit Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. Ils voulurent lui donner du vin mêlé de myrrhe, mais il n'en prit pas. Ils le crucifient, et ils partagent ses vêtements en les tirants au sort pour savoir ce que chacun prendrait. Il était neuf heures quand ils le crucifièrent. L'inscription portant le motif de sa condamnation était ainsi libellée : Le roi des Juifs. Avec lui, ils crucifient deux bandits, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche (et fut accomplie l'Ecriture qui dit : et il fut compté au nombre des malfaiteurs). Les passants l'insultaient hochant la tête et disant : Hé ! toi qui détruis le sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même en descendant de la croix. De même, les grands prêtres, avec les scribes, se moquaient entre eux : Il en a sauvé d'autres, il ne peut pas se sauver lui-même ! Le Messie, le roi d'Israël, qu'il descende maintenant de la croix, pour que nous voyions et nous croyions ! Ceux qui étaient crucifiés avec lui l'injuriaient aussi (Marc. 15, 21-32).

    A midi, il y eut des ténèbres sur toute la terre jusqu'à trois heures. Et à trois heures, Jésus cria d'une voix forte : Eloï, Eloï, lama sabaqthani ? Ce qui signifie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Certains de ceux qui étaient là disaient, en l'entendant : Voilà qu'il appelle Elie ! Quelqu'un courut, emplit une éponge de vinaigre, et, la fixant au bout d'un roseau, il lui présenta à boire en disant : Attendez, voyons si Elie va venir le descendre de là. Mais poussant un grand cri, Jésus expira (Marc. 15, 33-37).

     

    Jérusalem 02/09/15 Jérusalem 02/09/15

    Avant que les foules n’envahissent les lieux saints de Jérusalem, nous nous rendons à l’aube pour célébrer la messe à l’intérieur du Saint sépulcre. Notre groupe tient tout juste à l’intérieur de ce qui fut le tombeau du Christ, et après avoir revécu les différents moments de la passion du Christ ces deux derniers jours à travers Jérusalem, nous commémorons sa crucifixion et célébrons ce matin sa résurrection.

    « Pourquoi cherchez vous le Vivant parmi les morts ? Il n'est pas ici ; mais il est ressuscité. » (Luc 24)

    Au sein même du lieu où il fut enterré, il nous appel à le chercher ailleurs. Bien plus qu’à l’intérieur de tombeau, il est avant tout au cœur de notre vie. Dans le mystère de la résurrection, au plus profond de nos ténèbres, il nous invite à alors à regarder vers la lumière.

     

    Jérusalem 02/09/15  Jérusalem 02/09/15

    Jérusalem 02/09/15 Jérusalem 02/09/15

    De toute évidence, face à ces murs de marbre, ces artifices commémoratifs, cet ostentatoire trop plein de dorures, de peintures et de fanfreluches, ces foules de pèlerins qui utilisent le cadre comme toile de fond pour se faire tirer le portrait il est bien difficile aujourd’hui d’imaginer la présence du Christ. Mais voilà, ce fut ici, sur ce rocher. Alors il peut être important parfois de venir à la source pour comprendre, et pour certains le rite représente un chemin vers le Christ. Un peu surpris, voir sceptiques, nous observons sans juger les pratiques de chacun.

     

    Jérusalem 02/09/15  

    D’autre part, nous découvrons avec étonnement à quel point la cohabitation entre les différentes religions pourtant sœurs au sein même de ce lieux sacré est fragile. Chacun son petit coin arraché comme une parcelle de terre convoitée, chacun son créneaux horaire pour célébrer, ont défend sa part, on se regarde du coin de l’œil, on se défie.

     

    Chemin de croix

    Après l’écoute de la parole au cœur du désert, la découverte des différents lieux où Jésus a enseigné, guéri, prié et souffert, et la messe dans le saint sépulcre, nous le suivons une dernière fois sur la via dolorosa « route des souffrances », lors du chemin de croix. Nous rejoignons les franciscains et un troupeau de touriste pour tous ensemble prier sur les différentes étapes.

    - 1e station : Jésus est condamné à mort

    - 2e station : Jésus est chargé de sa croix

    - 3e station : Jésus tombe sous le bois de la croix

    - 4e station : Jésus rencontre sa Mère

    - 5e station : Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa croix

    - 6e station : Véronique essuie la face de Jésus

    - 7e station : Jésus tombe pour la seconde fois

    - 8e station : Jésus console les filles de Jérusalem

    - 9e station : Jésus tombe pour la 3e fois

    - 10e station : Jésus est dépouillé de ses vêtements

    - 11e station : Jésus est attaché à la croix

    - 12e station : Jésus meurt sur la croix

    - 13e station : Jésus est descendu de la croix et remis à sa mère

    - 14e station : Jésus est mis dans le sépulcre

     

    Jérusalem 02/09/15 Jérusalem 02/09/15

    Prier est un bien grand mot ! Noyés dans la foule, alpaguée par les vendeurs de souvenirs, nous suivons le troupeau dans une ambiance qui ressemble plus à celle d’une sortie touristique qu’à celle d’un chemin de croix. Plus tard nous rencontrerons Frère Stéphane qui nous offrira alors de voir ce côté superficiel, ostentatoire, artificiel, et dénué de tout sens spirituel d’une autre façon. Lorsque Jésus enseignait ou priait, lorsqu’il avait traversé Jérusalem, l’agitation environnante était certainement semblable. Il ne tient qu’à nous de voir dans l’effervescence des rues le symbole de la vie qui bouillonne, et dans les rites nous paraissant parfois exagérés de nos frères leur façon même de prier avec leur cœur. A nous de voir dans la différence la richesse de la diversité avant même de juger.

     

    Le Mur des lamentations

    Le Mur des lamentations

    Jérusalem 02/09/15   Jérusalem 02/09/15

    Aussi connu sous le nom de mur occidental, il est le seul vestige du second temple de Jérusalem et   représente un lieu des plus sacrés et vénérés du Judaïsme. Il est dit que toute prière inscrite sur un papier et insérée dans ce mur sera exaucée.

     

    Jérusalem 02/09/15 Jérusalem 02/09/15

    D’autre part, il soutient l'esplanade sur laquelle se trouve le dôme du Rocher, haut lieu de pèlerinage pour les musulmans. Une telle proximité, voir imbrication rend ce lieu vulnérable et le transforme souvent en véritable arène, théâtre d’affrontements. En ce moment, l’accès à l’esplanade est d’ailleurs barricadé par mesures de prévention.

    Après avoir passé à la fouille des sacs et au check post, nous accédons à ce fameux mur. Un mur ! Des pierres immenses forment ses fondations puis s’amenuise, imbriquée, alignées avec soin. Des touffes vertes, gerbes de nature lui donnent vie et l’installent dans le temps.

     

    Jérusalem 02/09/15 Jérusalem 02/09/15

    A son pied, des centaines de personnes se balance d’avant en arrière, récitant leur prière et donnant de loin l’impression de se taper la tête contre le mur. Amortir, peut-être est-ce là l’utilité de ce chapeau à fourrure que portent les hommes même sous 35 degrés !

     

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    En ce soir de l’entrée en Shabbat, les Juifs sont sur leur trente et un, et dans une ambiance générale d’euphorie, nous pouvons apercevoir quelques groupes danser et chanter, malgré notre arrivée tardive.

     

    Le Shabbat

    Élément fondamental de la religion Juive, le Shabbat correspond au samedi, septième jour de la semaine et commence le vendredi soir après le coucher du soleil.

    «Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite, et Il s’abstint au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour, et Il le sanctifia car en ce jour, Il s’abstint de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant.» (la Genèse 2 :2-3 )

    Jour de repos, il est considéré comme un jour libéré de tout travail et de toutes contingences matérielles, un jour durant lequel toutes les activités extérieures doivent être réduites pour se concentrer sur sa famille, son foyer et ses valeurs.

    Jour de fête, il convient de le préparer à l’avance: faire le ménage, dresser une belle table, préparer un bon repas à l’avance, soigner sa tenue vestimentaire, sa coupe de cheveux…

    Le jour même, la prière occupe une place centrale ainsi que les repas pris en famille et toutes les activités procurant de la joie et du plaisir. D’autre part, toutes sortes d’interdits et leurs dérivés parfois surprenants protègent les pratiquants de tout risque d’effectuer un quelconque travail, comme par exemple :

    - Produire un feu, et du coup allumer tout appareil électrique, appeler l’ascenseur, réaliser le code d’entrée de son immeuble !

    - Faire du rangement et trier le bon du mauvais…du coup ôter le noyau d’un fruit, les arrêtes d’un poisson…

    - Évidemment cuisiner, saler, débarrasser la table, faire la vaisselle, faire son lit, plier des vêtements...

    - Utiliser des moyens de transport

    - Il est même interdit de penser ou planifier ce qu’on fera durant la semaine suivante...

     

    Jérusalem 02/09/15 Jérusalem 02/09/15

    Jérusalem 02/09/15 Jérusalem 02/09/15 

    Alors que je me ballade dans le quartier Juif en cette fin de Shabbat, je me retrouve prise dans le flot des Juifs qui se bouscule pour se rendre au mur des lamentations pour la sortie du Shabbat. Le soleil est couché, les interdits sont levés. Au-dessus de la barrière nous observons alors avec curiosité et une pointe d’amusement des scènes semblant sortie d’un film. Avec un peu de chance Rabbi Jacob ne doit pas être loin !


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  • Jérusalem, paradoxe vivant  03/10/15  Jérusalem, paradoxe vivant  03/10/15

    Neuf jours déjà ont passé et notre pèlerinage touche à sa fin… Une partie du groupe rejoint l’aéroport, d’autres partirons cet après-midi tandis que nous profiterons encore de Jérusalem jusqu’à demain matin avec Hortense et Lilly.

     

    Sous une voute de pierre, Jérusalem.

    Jérusalem, paradoxe vivant  03/10/15

    Passage sous une voute de pierre. Sur chaque côté un petit muret pavé des mêmes rectangles que le sol. Une grosse ampoule poussiéreuse au verre explosé, vestige d’un temps où il y eu de la lumière. Deux tables de bois et des chaises modernes de plastique vert criard. Un vendeur de limonade et de café ambulant. Sa carriole à deux roues peinte de rouge et de bleu. Les pieds en éventail, il baille.

    Passage entre deux mondes. A droite le souk. Clinquant aperçu d’un univers de couleurs, de saveurs, d’or et d’argent, de bijoux, de tapis, d’épices et d’encens. Microcosme grouillant dans les petites rues étroites et confinées. A gauche les pavés se poursuivent. La voute laisse place au bleu du ciel. Pente douce bordée de cafés, de parasols blancs d’un côté, d’un mur, de sapins, de fleurs rose et d’un gros barbelé enroulé autour d’une grille de l’autre. Tout au bout le clocher d’une église dans le ciel. Blanc éclatant tracé sur l’azur. Des notes qui s’envolent. Sous le ciel de Paris, Greensleves, un air classique. Ce vieil homme et sa guitare ralentissent le temps, offrant un peu de sérénité au passant à peine sorti du souk l’esprit encore embrumé par tant de poudres, parfum d’épices, vapeur d’encens, éclats de pigments. A peine passé la voute de pierre, tout s’apaise. Quelques notes s’échappent parfois d’une flûte de bois, en même temps que son vendeur sort du souk. Puis le calme revient.

    Alors sous cette voute on s’assoit un instant, ou plus longtemps. Un cantonnier au gilet jaune, son balai et sa pelle posés sur le côté. Puis un deuxième, une autre pelle, un autre ballet inactif. Une femme voilée qui boit son café, elle semble attendre quelque chose. Deux soldats casqués, armés. Un Kalachnikov face à moi. Un vrai, chargé. Pas un jouet. Un vendeur de pain ambulant, un touriste fatigué. Une bénédictine.

    Puis il y a ceux qui ne font que passer. Troupeau de pèlerins branchés sur FM, guidés par une fleur rose tenue en l’air par le chef des troupes. Un gamin dans une brouette poussé par son petit frère. Deux musulmans. Une petite blondinette aux yeux bleus et aux jolies bouclettes. Elle me sourit. Le clocher sonne 15h. Une famille juive en ce jour de Shabbat : l’homme avec son chapeau de fourrure et sa longue veste noire, tenant ses deux garçons coiffés de leur kippa par la main, la femme aux cheveux trop bien mis pour être le siens qui pousse la petite dernière. Un couple de routard. Le vendeur de pain, à nouveau. Un jeune garçon pantalon noir et chemise blanche, sa kipa sur la tête et une arme en bandoulière, comme on porterait un sac à main. Un franciscain et sa grande robe marron qui presse le pas. Au loin le minaret appelle à la prière, longue litanie qui s’élève et enveloppe la ville un instant durant. Deux touristes qui posent à côté des soldats. Un enfant qui ramène quelques pièces à sa maman, les bénéfices de sa vente de chewing gum aux touristes. Voilà ce que cette femme voilée qui buvait son café attendait. Une corne retenti depuis le fond du souk.

    Passage sous une voute de pierre. Transition entre deux mondes. Un entre deux où se croisent religions, cultures, statuts et personnalités. Un ambivalent mélange, criant paradoxe qui mêle paix, guerre, agitation, sérénité, tension. On est ici, on est partout, ailleurs. On prie, on fait la guerre. On vend du pain, de la limonade. On vit. On survit. On se tapit dans la terreur et l’angoisse. On fait du tourisme. On se laisse enchanter, dépayser, on ramène des souvenirs. On profite de façon insouciante. Demain nous repartirons.

    Passage sous une voute de pierre. Un monde. Un autre. Jérusalem.

     

    Attentats à Jérusalem

    Jérusalem, paradoxe vivant  03/10/15

    « A droite au prochain croisement, puis la rue d’après ». Penchées sur notre plan à la recherche du chemin pour rejoindre le restaurant que nous avons repéré sur le guide, nous ne remarquons pas la police qui vient de nous passer à côté en courant. Hortense nous presse, ne restons pas là. Lili voulait repasser à l’auberge avant d’aller manger. Je fais taire mon estomac qui proteste, ok. Allons-y.

    On s’éternise, je trépigne. Lorsque nous ressortons la nuit est tombée. Les étalages clinquants du souk ont laissé place à des portes closes, et le vide qui règne dans ces ruelles au plafond bas revêt ce soir une toute autre couleur. Des sirènes retentissent au loin, une patrouille d’hélicoptère ronronne au-dessus de nos têtes. Un margoulin retardataire tente alors en fermant le volet de sa boutique de nous vendre pour la sixième fois un collier tandis que nous traçons notre chemin. « Ne descendez pas cette rue, c’est fermé, un Musulman vient de tuer deux juifs. » L’étrange tension qui flottait dans l’air prend alors sens, et en même temps je ne réalise pas. Je préfère ne pas réaliser ce qui vient de se passer juste à l’endroit où nous prévoyions de nous rendre. Je préfère ne pas réaliser que cette nouvelle bien trop semblable à celles qui envahissent nos écrans de télé n’est pas qu’une simple information venue d’une autre réalité. Je préfère ne pas réaliser que la mort flotte à quelque pas de nous. Et surtout je ne réalise pas à quel point un tel évènement peut ici devenir l’étincelle qui met le feu aux poudres. Hortense nous presse. Rentrons. Nous voyant un peu perdues, un vendeur de Kebab en profite pour nous proposer un dernier sandwich avant de fermer sa boutique. Alors qu’il fait frire ses boulettes de pois chiches, nous assurant que ses falafels sont délicieux nous l’interrogeons. « Que s’est il passé ? » Le masque tombe, ses traits se tirent, la peur se lit sur son visage. Ses gestes deviennent saccadés, un peu maladroits. « People crazy » dans un mélange d’incompréhension, d’angoisse et de reddition, ses mots résonnent comme un appel au secours. Son regard s’accroche au notre comme à une bouée de survie. Tout aussi impuissantes que lui, nous prenons nos sandwichs, le remercions et rentrons.

    Notre dernière soirée à Jérusalem que nous avions imaginée festive, autour d’un bon repas local se termine par terre sur le toit de notre auberge. Réfugiées contre un mur nous avalons de travers notre repas. Il parait que des frères Franciscains de la communauté où nous sommes logés sont restés coincé à l’extérieur de la vielle ville, ils devront trouver un endroit ou passer la nuit. Les entrées sont barricadées, les rues fermées, les hélicoptères patrouillent, les sirènes retentissent, la tension environnante prend corps, infiltre nos cellules. Je prends conscience petit à petit de ce qui se passe sans vraiment pouvoir mettre des mots sur ce que je ressens. Pas envie de parler, plus envie de manger, ni même de penser.

    Comment est-ce que l’homme peut-il devenir l’auteur de telles atrocités. Au nom de quoi, de qui ? Israël, Terre trois fois sainte. Berceau des religions, carrefour ou se mêlent rites et convictions, ne devrait-on pas ici trouver ouverture, partage et harmonie ? A la place, on s’affronte, on se bat pour des questions d’appartenance et de croyances. Au fond on se bat sans plus vraiment savoir pourquoi, mais on se bat. La terreur se tapi au coin des rues, au fond des cœurs dans l’attente d’une nouvelle étincelle qui viendra mettre le feu aux poudres. Impuissants, des milliers d’innocents qui aimeraient simplement vivre se retrouvent esclaves, victimes d’une guerre qui dure depuis des générations. Touristes que nous sommes, nous allons quitter cette réalité, retrouver notre petit confort et pourtant la tension nous envahit. Une tension qui ne ressemble à rien de connu, un sentiment indescriptible tant qu’on en l’a jamais vécu. Le spectre de la mort, l’incompréhension, la vulnérabilité, la peur viennent bousculer nos repères. La nuit enveloppe Jérusalem, son cœur bouillonne. La mèche se consume. La poudre s’apprête à prendre feu.

    J’avale mon dernier morceau de pain, puis descends faire mon sac avant de me coucher. Les minutes s’étirent, impossible de trouver le sommeil. Les bruits de la rue s’infiltrent par les fenêtres comme des menaces. Une feuille morte qui râpe les pavés poussée par le vent, un chat qui miaule, l’incompréhensible conversation de deux personnes qui passent, des bruits de pas, une présence. Et au loin toujours ces sirènes, le ronflement des patrouilles d’hélico. Et les cris d’une émeute. Lili et Hortense partent à 5h, moi à 8h. Pourrons-nous sortir de la ville ? Est-ce que le taxi réservé viendra ? Pourrons prendre notre avion dans quelques heures ? L’incertitude vient se mêler à l’angoisse de ce qui pourrait s’abattre sur Jérusalem. Et pourtant il n’y a rien à faire si ce n’est partager pour quelques heures l’attente et la crainte qui font le quotidien de ces millier de personne, vivre de l’intérieur ce qu’on en saurait imaginer derrière son écran de télé. Et au cœur de la nuit, prier.

    Prier un Dieu qui soit au-dessus de tout, un Dieu capable de faire comprendre aux hommes que son nom et la façon dont on le loue importent peu, tant qu’on recherche l’amour. Prier pour qu’un jour cette terre devienne symbole de paix.

     

    Jérusalem, paradoxe vivant  03/10/15

    Le soleil se lève sur Jérusalem. Une brume enveloppe la ville en deuil comme pour panser ses plaie, un brouillard monte de son cœur comme provenant des cendres fumantes du champ de bataille qu'elle fut cette nuit.

    Un jour nouveau se lève. La vie continue. Dans l'affliction, la douleur, le ressentiment, la rancœur, l'angoisse, la terreur, l’indifférence ou la froideur. Le quotidien de milliers de personnes. Et avec trop de facilité, je vais rejoindre le mien.

    Après un dernier regard, je quitte la ville et rejoins l'aéroport sans encombres. A la suite d'un interrogatoire de routine de 15 minutes, on m'attribue la note de dangerosité de 5/6, me donnant droit à une fouille complète. On ouvre mon sandwich comme si j'avais pu y cacher de l'explosif, se ballade avec ma compote pour savoir si oui on non je peux la garder... et finalement me laisse passer.

    Tandis que l'avion décolle et que la ville disparait, la tension retombe et la richesse de ce pèlerinage m'apparait. Voyage géographique jusqu'au cœur du désert, voyage dans le temps, voyage aux racines de notre foi. Immergés dans le cœur même du paradoxe que représente ce pays, il nous a offert ses nombreux visages. Beau, insolite, déroutant, effrayant, révoltant, déconcertant... Et tellement insaisissable.

    Objet de tant d’adoration, de convoitise, de combats, d’inspiration, de poèmes, de tableaux, de tant de rêves. Nous n'avons eu que 10 jours pour te découvrir, essayer de te comprendre. Terre d’espérance, Terre de combat. Terre Sainte, Terre mutilée. Terre complexe, Terre des paradoxes, tu finis par nous faire douter. Fais tu vraiment partie de la réalité ?


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