• Déjà venue ici l’année passée, c’est un concours de circonstances qui m'ammène à nouveau à Boda, le plus célèbre stupa du népal.

     

    Pour la petite histoire, le stupa est un monument de culte qui contient généralement les reliques de bouddha ou de grands lamas, d’où il tient sa puissance et sa fonction qui est de transmettre la bénédiction du Bouddha à tous ceux qui le voient ou le touchent.

    Au sommet, son regard perçant semble scruter l’horizon en même temps que les profondeurs de notre âme. Omniscient, tout puissant, il laisse sans voix. Les drapeaux tibétains flottent lentement, comme sous l’action d’une force suprême qui se manifeste au travers du vent, et dissipent les prières qui y sont inscrites. Les bâtiments encerclant cet imposant être de pierres et de ciment créent comme la circonférence d’une bulle, une demi-sphère dont le couvercle serait formé par le halot de la brume hivernale mêlée à l’épaisse blancheur de la pollution. Une pollution qui s’arrête à l’extérieure, car en plein cœur de Katmandu, cette endroit semble flotter dans un ailleurs tandis que les pèlerins tournent et tournent sans cesse.

    Les jours de fête, il se pare de lumière et prend des allures de sapin de noël tandis que les Guest house aux alentour restent deux jours durant sans électricité ! C’est magnifique, certes, mais l’ordre des priorités ne serait il pas à revoir ?

     

    L'ambiance tibétaine y est sans pareille. Ces vieilles femmes qui tournent et tournent sans cesse, leur mala à la main, récitant des milliers d'Ho mani padme hum...

     

      

     En plus du meilleur restaurant local de Bodha, j’ai aussi trouvé ici une nouvelle famille ici (et oui, encore une !), dont un frère qui s’est autobaptisé « teacher » tandis que j’essaie d’apprendre le Népalais. D’ailleurs c’est bien trop compliqué ! Chaque fois que je demande des traductions on me donne près de 10 possibilités différentes ! Avec quatre niveaux de respect différents, une grammaire ou il semble y avoir plus d’exceptions que de règles générales, et des dialectes locaux à n’en plus finir, la tâche s’avère être plus compliquée que prévu… Alors je retourne en cuisine et m’adonne à la confection des fameux momos, c’est plus simple !


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    Là encore, comme poussée par un étrange concours de circonstances, (qui prend par exemple l’allure d’un nez à moitié cassé et d’une dent fracturée qui doit finalement être arrachée) je retourne au monastère de Kopan pour une retraite de 10 jours de méditation. Je retrouve quelques vieilles têtes du cours de l’an passé, un an déjà, c’est comme si nous ne nous étions jamais quittés. La magie du lieu est toujours telle qu’il m’est impossible de la décrire… A medjugorje, on me dirait surement que c’est Satan !

     

     

    Puis je prolonge la retraite, de quelques jours seulement, puis encore un peu, aller une dernière fois… et mon visa par la même occasion ! Népal… quand tu nous tiens !


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  • Je respecte et apprend beaucoup des boudhistes, mais je préfère quand même passer noël dans une église, et c’est à l’église de l’Assomption que je me rend avec Ajay prêt à tenter l’expérience. Un peu comme martine à la plage, ou un Indien dans la ville, voici donc un hindouiste à la messe !

     

      

    Cachée au fond d’une petite ruelle, et théâtre d’un attentat il y a 5 ans, l’Assomption est l’une des rares églises catholique du Népal. A peine arrivés, nous sommes comme pris dans le flot de dizaines et de dizaines de chrétiens qui se rendent à la messe. Dans cette ambiance un peu magique, l’euphorie de l’attente qui précède une fête est palpable. Chacun sur son trente et un (sauf moi !) on se presse en direction de l’entrée, où une magnifique crèche extérieure grandeur nature nous accueille.

     

     

    Déjà les chants de noël s’échappent de l’église. On quitte ses chaussures à l’entrée pour s’asseoir en tailleur sur les tapis rouges. Sobre et travaillée à la fois, je découvre une magnifique architecture tandis qu’une peinture aux airs de mandala orne le cœur.. Occidentale aux petites touches orientales, Chrétienne d’Asie.

     

     

    Des chants en Népalais dignes d’une véritable fête et dont je reconnais quelques airs, une procession au caractère peu bouddhiste, une ferveur qui nous emporte et Ajay qui ne comprend pas pourquoi je l’empêche de « gouter » à l’Ostie et commence à soupirer après 1h30 de célébration. J’aime ce moment, cette messe dont je ne comprends pas la langue mais qui me transporte chez moi. En moi… « Un sauveur nous né un fils nous est donné. » Ce soir, en plein cœur de l’Asie, Dieu est réellement parmi nous.

    Puis nous nous rendons chez Fanny et Phil, deux Français expatriés au Népal depuis 2 mois avec qui nous passons une très belle soirée et partageons un délicieux repas qui a failli se transformer en pizza de noël ! Des gougères au fromage et des lasagnes au saumon nous attendaient… ou plutôt attendaient désespérément pour cuire le retour de l’électricité (chose bien incertaine au Népal). Comme pour se faire désirer jusqu’à la dernière minute, celle-ci est revenue au moment où, ayant abandonné tout espoir, Phil disait au téléphone « nous souhaiterions commander des pizzas ! ».

    Le lendemain, je retourne dans cette même église pour la messe en anglais, tout aussi magnifique.

     

     

     

    Puis je rejoins l’école Saint Xavier pour assister à un « programme » comme disent les Népalais. Une très belle après-midi sous le soleil où se succèdent prières, chants et danses en tous genre préparés par les élèves.

     

     

     

    Pour terminer cette joyeuse journée, je rejoins un orphelinat que j’avais visité il y a quelques temps de cela, pour passer cette soirée avec les enfants et réaliser un « atelier crêpes ». Ce n’est pas la chandeleur me direz-vous, mais cela reste une activité qui remporte toujours un véritable succès tant dans la préparation que dans la dégustation !

     

     

    Puis, avec d’autres volontaires et les enfants, nous partageons autour d’un feu (sur le toit de la maison !) et près d’un petit sapin, un peu de notre culture et très beau moment. Une grande famille qui en quelque heures m’avait déjà adoptée.

    JOYEUX NOEL !


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    Après cette belle journée de noël, j’ai rejoint le monastère, dont je m’éclipse à nouveau pour aller fêter la nouvelle année. Je retrouve Laetitia, très belle rencontre que j’ai faite quelques semaines plutôt, Ajay et quelques un de ces amis Népalais autour d’une Tongba, boisson alcoolisée locale à base de millet fermenté et d’eau chaude qu’on sert dans une sorte de mini tonneau ! Indispensable pour surmonter les grands froids et passer la nouvelle année !

     

     

    Happy New Year !


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  • Jour 1 : Thankugi Bhanjhpang

     

    Après une petite heure de bus, nous nous élevons progressivement et quittons le bruit et l’agitation de la ville pour le calme des petits villages de montagne ou le temps semble avoir une autre valeur. Pour un début « tranquille », nous enchainons 6h de marche avant d’arriver à Tichopani. Célèbre lieux de tourisme Népalais, prisé notamment pour les lunes de miel, ce village est un peu gâché à mon gout par les buildings modernes, massifs rectangles de béton colorés, affichant « free wifi » et « hot shower » comme des amas à poisson.

      

       

    Tandis que les montagnes se font de plus en plus imposantes, nous perdons petit à petit nos repère qu on qualifie habituellement de civilisation, et notre place d’homme tout puissant. En fait c’est ce que j’aime dans le fait de partir en trek pour plusieurs jours. Car si la nature nous offre tant de merveilles dans la journée, c’est à l’aube et au crépuscule qu’elle nous révèle sa toute puissance. Ce moment ou la promesse d’un jour nouveau brille dans la noirceur de la nuit, puis celui où la beauté d’une journée achevée se teinte d’orangé, de rose puis très vite se dissipe laissant pour seule trace le souvenir encore fumant de tant d’images, de partages, d’aventures, d’émotions. Tellement réels et pourtant tout aussi volatiles que l’histoire d’un rêve. Fugace emprunte qui vient remplir un peu plus le cahier de notre mémoire. Oui, partir en trek c’est au-delà du dépassement de soi, de la fierté d’atteindre le but fixé, cette possibilité de toucher à ces instant d’éternité. La sensation futile d’appartenir à cet environnement… pour un temps…

    Dans cette régions ou les trekers se font rares à cette période, c’est pas à pas que nous progressons, seuls dans cette immensité. Essayant de ne pas me faire emporter par l’attitude du conquérant qui a besoin de brandir sont drapeau au sommet de la montagne, je me laisse envelopper par la nature. Car au fond, accepter que dans tous les cas elle est le seul et unique vainqueur c’est lui permettre de nous offrir ce qu’elle a de plus beau. Car même depuis le plus haut de ses sommets, nous restons à sa merci et elle reste le seul et unique maitre.

     

    Jour 2 : Maging koth

      

    Toujours dans un état d’esprit « tranquille » (sentez l’ironie dans les guillemets…), nous nous levons à 5h et commençons notre marche avant même que le soleil se lève. Très vite, il nous rattrape et nous réchauffe de ses premiers rayons, tandis que notre rythme soutenu ne nous laisse pas le temps de nous refroidir.

     

      

    Alors que nous sommes en pleine ascension, nous rencontrons un « pic nique » scolaire avec tout ce qui caractérise les très populaire pic niques népalais : hauts parleurs, musique, grande marmites et bonne humeurs.

    Après à nouveaux une longue matinée de marche nous parvenons à Kutumsang pour un repas bien mérité, et pénétrons dans la région du lantang. Ayant débuté notre trek dans l’Helambu, nous projetons de passer le col de lauribina si les conditions le permettent, mais voilà qu on nous le déconseille en raison de la neige et du chemin impraticable. Nous allons donc nous en rapprocher un maximum et aviser à ce moment là… en attendant il nous faut continuer.

     

     

    Durant la basse saison, tous les lodges ne sont pas ouverts et nous nous retrouvons donc devant des portes fermées, nous poussant à arriver à la nuit tombée et complètement épuisés à Maging Koth. Néanmoins nous profitons en chemin d’un brulant coucher de soleil. Si la vapeur d’eau qui constitue les nuages pouvait prendre feu, cela ressemblerait surement à ce que nous a offert la nature ce soir-là.

     

    Jour 3 : Phedi

      

    Avec la lueur du jour, nous découvrons l’environnement que la nuit nous avait dissimulé la veille, notamment les premiers monts enneigés que les nuages rechignent à nous dévoiler. Cette fois ci, c’est promis, ce sera une journée tranquille pour récupérer de notre départ sur les chapeauxdrou…

    Trek Helambu - Gosaikunda, Partie 1 (15 au 18/01/14) Trek Helambu - Gosaikunda, Partie 1 (15 au 18/01/14)

    Nous voilà donc au point crucial Thadepati : Il nous faut décider entre poursuivre sur le circuit d Helambu ou tenter le fameux Lahuribina pass à 4600 mètres, qui nous permettra de rejoindre les lacs gelés du Gosaikunda. Nous avons rencontré ce matin un groupe de 8 coréens, équipés comme un groupe de 8 coréens : chaussures qui marchent toutes seules, crampons, guêtres, bâtons aérodynamique, veste thermochauffante avec radiateur intégré, bonnet à réacteur et j’en passe… Ils venaient de passer le col, ce qui dans un sens veut dire qu’il est possible de le faire. La seule différence entre eux est nous, (sans parler de l’entrainement) se joue sur l’équipement ! Chaussures de marches absolument pas montantes made in Népal, vieille guenilles en guise de pantalon, veste « North fake » qui depuis un an a bien semé des plumes, canne en bambou dont la fissure en son milieu pose question… Nous avons bon espoir ! Le seul problème : la tempête de neige qui menace… Aller, au fond on aime l’aventure non ?

     

      

    A peine avons-nous entamé la descente vers le prochain point de chute que la neige se met à tomber et nous nous demandons bien comment il pourrait être possible de remonter le chemin que nous avons emprunté si nous avions à faire demi tour ! Tandis que nous nous arrêtons pour le repas, l’intempérie redouble d’intensité et nous nous retrouvons enveloppés dans une blancheur épaisse, comme si nous pénétrions dans le ciel, à moins que ce soit lui qui ne nous pénètre. Nous revoilà donc partis à 15h tapantes pour encore 3 h de marche dans une tempête de neige afin de rejoindre Phedi.

    Nous voilà donc lancés dans l’épaisse blancheur camouflant les bruits tout autant que la vue, la neige fraiche craquant sous nos pas et se prolongeant dans le silence presque palpable. Un lophophore s’envole, brisant la carapace de notre réalité pour nous laisser toucher à ces instants dont le divin transparait. Un quart de seconde qui reste gravé au plus profond de nos cellules pour l’éternité.

    Puis nous commençons à fatiguer, la nuit à tomber et toujours rien à l’horizon. Mais alors rien de rien ! Il fait maintenant noir, les traces de pas se dédoublent pour emprunter deux directions différentes et semble disparaitre dans la brume. Une vieille maison au toit ouvert, remplie de neige nous apparait au pied d’une grande côte alors que je commence à imaginer une stratégie pour faire un feu ici au milieu de rien sous la neige, regrettant de ne jamais avoir fait partie des scouts ! Que faire, sinon mettre un pied devant l’autre ?!

    Soudain nous entendons un cri puis apercevons une lumière du haut de la côte ! Nous sommes sauvés ! Un enfant travaillant au lodge nous guide jusqu’au sommet avec sa torche tandis que je n’ai jamais autant apprécier le fait d’arriver quelque part ! Un poêle crépite, des odeurs s’échappent de la cuisine, et il n’y a rien à des kilomètres à la ronde, dans cette immensité recouverte de neige et enveloppée de nuit. Nous décongelons progressivement et faisons sécher nos habits autour du poêle, chacun suspendant ses chaussettes, ses gants, ses pantalons à bout de bras aux dessus de l’unique source de chaleur qui nous réunis !

     

    Jour 4 : Gosaikunda

      

    Quelle terrible épreuve que de se lever alors qu’il fait encore nuit et tellement froid, et qu’il faut quitter le lit qu’on n’a encore même pas réussi à totalement réchauffer, et qu’on n’a rien de plus à porter car on a déjà tout empilé ! Mais le spectacle est sans pareil. Les premières lueurs illuminent la ligne d’horizon dans un dégradé de roses, d’oranges et de bleus plus purs les uns que les autres. D’une densité presque palpable et en même temps immatériel, le ciel nous offre ces quelques dernières étoiles qui s’éteignent petit à petit.

     

      

    A la lueur du jour, nous découvrons un paysage magique et complètement différent de ceux que nous avions alors rencontrés. Un peu comme si dans la nuit un rêve nous avait transportés au milieu de ces montagnes enneigées, le ciel bleu contrastant étrangement avec la tempête qui nous enveloppait la veille.

     

     

      

    Nous nous lançons alors à l’assaut de cette raide pente, essayant de suivre les traces dans la neige, tandis que parfois, une traitre emprunte s’enfonce sous notre poids et la neige englouti notre jambe jusqu’à mi-cuisse, tandis que parfois c’est la piste qui disparait…

     

      

    Le sommet quant à lui, semble s’éloigner au fur et à mesure que nous progressons, et quelle n’est pas notre surprise lorsqu’au bout de 4h de marche nous nous apercevons après quelques pas que nous sommes sur le bord d’un lac recouvert de neige !

     

     

    Ce qui signifie que nous sommes « déjà » au Lahuribina pass, qu’on nous avait annoncé à 6h de marche ! Nous avons donc atteint les 4600 mètres. Par chance, la neige n’a pas effacé les traces qui vont nous permettre de passer le col, longeant le flanc de la montagne avec un droit à l’erreur à taux zéro si nous ne voulons pas finir en bas du ravin !

     

     Trek Helambu - Gosaikunda, Partie 1 (15 au 18/01/14)

    Avant de nous lancer, nous profitons un instant de cet incroyable environnement. C’est drole cela me rappelle la sensation qu’on peut éprouver lorsqu’on dépasse les 30 mètres de profondeur en plongée : cette étrange impression que le temps tourne au ralenti tandis que notre corps s’adapte aux nouvelle conditions de pressions et semble lui aussi flotter dans une autre dimension. Notre respiration, plus qu’un simple mécanisme devient souffle vital qui nous relie à la puissance de la nature qui nous entoure dans un silence presque palpable. Seul le paysage est différent. Le sable doré devient neige argenté qui couvre les rochers. Le lac de blanc nappé offre quant à lui une surface complètement lisse, d’un infinie perfection, dont semble émerger les abruptes pics enneigés. A moins que ce ne soit eux, qui en leur cœur lui ait donné naissance. Nous passons un lac, puis un autre, et les montagnes semblent s’écarter comme un rideau qui s’ouvre, délivrant un spectacle figé dans le temps.

     

       Trek Helambu - Gosaikunda, Partie 1 (15 au 18/01/14)

     

    Le tibet s’offe à nous en une chaine de montagnes d’une splendeur et d’une finesse extraordinaire, sur un bleu qui dépasse toute tentative de description. Encore quelques pas et le voilà, le Gosaikunda. 1h30 de descente dans une neige qui nous arrive à la taille nous sépare encore du refuge et d’un petit temple qui borde les rives du lac sacré. Nous l’avons fait ! sans guide, sans carte, crampons ni bâton, notre seul volonté pour nous guider (enfin surtout celle d’Ajay car je dois avouer que la mienne a parfois pris la poudre d’escampette, notamment au milieux de la nuit et de la tempête de neige !).

     

      

     

    Nous remercions donc notre bonne étoile et notre canne de bambou fissurée et contemplons le paysage en dégustant une soupe de nouille dont le prix a été multiplié par 7 avec l’altitude. Je pourrais rester là à savourer cet instant des heures durant, mais Ajay ayant du travail il nous faut déjà quitter ce coin de paradis.

      

     

      Trek Helambu - Gosaikunda, Partie 1 (15 au 18/01/15) 

    Ns rejoignons Cholongpati à 2h30 de là, tandis que les nuages qui montent de la vallée semblent jouer avec le paysage et les rayons de cette fin de journée, les enveloppant comme un papier de soi qui protège un bijou. 

     

     

    Enfin, à notre arrivée, un magnifique coucher de soleil vient embraser les nuages et illuminer la neige de ces derniers rayons. Nous passons une chouette soirée autour du poêle (au-delà de la convivialité il s’agit d’une véritable question de survie !) en compagnie de la famille qui tient le lodge.


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  • Jour 5 : Gosaikunda

     

    On dit que la nuit porte conseil… Disons que celle-ci me porte à nouveau vers le Gosaikunda. Trop frustrée de n’avoir pu profiter de ce coin de paradis et n’ayant absolument pas envie de retrouver la pollution de Katmandou pour l’instant, je décide au petit matin de repartir seule vers les lacs sacrés et d’y passer la nuit, tandis qu’Ajay prend le chemin du retour. J’abandonne donc le rythme de compétition qui a tout de même eu le mérite de nous mener jusque-là, pour profiter de la nature. Le bruit de mes pas sur la neige, le chant des oiseaux dans la foret au petit matin, et ce sentiment de liberté… Et en même temps, seule au milieu de cette nature presque irréelle, si petit dans cette immensité, on ne peut que s’incliner avec humilité.

     

     

    Je m’arrête, médite vers ce petit temple, puis de rocher en rochers, retardant le moment d’arriver au sommet, comme pour en augmenter le suspens, tel un enfant qui attend son cadeau de noël ou le meilleur moment pour l’ouvrir.

     

     

     

    Puis les imposante montagnes recouvertes de neige apparaissent petit à petit pour enfin dévoiler les lacs sacrés.

     

     

    Après avoir déposé mes affaires dans le lodge, je me ballade aux alentours, rejoins les bords du lac m’enfonçant parfois dans la neige puis fais un peu de tai chi en attendant le coucher de soleil, dont la pureté du ciel au-dessus la mer de nuages est pleine de promesses.

     

    Trek Gosaikunda, partie 2 (18 au 21/01/15)

    C’est effectivement le plus beau coucher de soleil qu’il m’a été offert de connaître. Lentement, comme s’il était lui aussi ralenti par le froid qui ne m’empêche pas de rester dehors immobile, il s’incline et disparait derrière une ligne parfaite.

     

     

     

    Comme minutieusement tracé dans ce ciel, l’horizon se colore de part et d’autre d’orange et de rose qui se perdent dans un blanc devenant le bleu de la nuit.

     

     

    Puis il y a ces quelques secondes où les montagnes s’embrasent sous la lumière d’un astre qu’on ne voit plus, tandis que le ciel semble lui aussi vouloir retenir cet instant, arborant de magnifiques teintes malgré la nuit qui s’installe et les premières étoiles qui s’allument. Un instant qui semble vouloir durer toujours.

     

     

    Complètement congelée mais émerveillé, je rentre et tente de me réchauffer devant le poêle tandis que je ne peux me détacher de la fenêtre, offrant la fin de ce magnifique spectacle. Je partage cette inoubliable soirée avec Bernard, seul autre touriste à des km à la ronde, qui m’offre même du formage de yak pour accompagner mon riz tout sec à 400 roupies ! 

     

    Jous 6 et 7 : Mulkarka

      

     

     

    La nuit quant à elle, a été tout autant inoubliable, mais pour d’autre raisons : la température ! 2 débardeurs, 2 pulls, 3 pantalons, un sac de couchage et 3 couvertures n’auront pas suffi ! Le matin tout est congelé : l’eau dans la bouteille, mes lentilles de contact et leur liquide, la crème solaire et les lingettes ! C’est un véritable effort que de me tirer du lit toujours aussi froid, mais une fois dehors, la magie de l’endroit et de l’instant sont bien au-delà et les premiers rayons du soleil un vrai bonheur.

     

     

    Je prends alors le chemin du retour vers la réalité, ne autre réalité. Après une agréable descente dans la forêt où les cristaux de neige tintent au contact de mon bâton qui effleure ce manteau blanc, le chemin débouche sur… comment décrire cet endroit ?

     

    Existe-t-il vraiment un mot pour caractériser ce genre de lieu où le temps semble suspendu au bout des branches de sapin, accroché à la cime des arbres et au sommet des monts qu’on apperçoit au loin, délicatement posé sur les quelques névés qui persistent, parsemé sur les crottes de cheval, frémissant au travers du léger mouvement de ces fleurs d’hiver qui frissonnent, glisse au fil de l’eau limpide de cette minuscule rivière, et s’évapore avec la fumée qui s’échappe de la cheminée des deux seules maisons témoignant d’une présence humaine.

     

     

    Une femme avec un bébé dans les bras, une jeune maman à la tenue sherpa portant un panier sur la tête, un vieil homme au bonnet vert derrière trois vaches et deux chevaux, un jeune qui s’approche, quelques poules qui sautillent dans la cours, un chien qui aboie… la nature a ici une telle puissance qu’elle semble étouffer toute forme de vie, ou au contraire lui rendre toute son intensité, sa vérité. Un lieu ou la magie est telle que j’abandonne tout projet et reste deux jours avec cette famille qui m’accueille comme une des leurs.

     

     

    Ce petit vieux au regard malicieux et bienveillant, sa femme énergique et aux petits soins pour moi, m’apportant un oreiller et des couverture alors que je me dore la pilule sur le banc, ce moment de partage au milieux du champ alors qu’elle rentre les bêtes et me montre un temple au fond de la vallée, cette jeune femme qui toute la journée carrie des paniers de fumiers sur sa tête, et se lève la première chaque matin pour préparer le feu et les repas…

     

    Et puis avec cette petite fille aux traits tibétains qui du haut de ses un an se déplace tant bien que mal à cause d’un plâtre pour un pied bot. En plus de cette contrainte, on l’attache sur une chaise avec une kata (écharpe utilisée pour les offrandes bouddhistes) ! Mais comme madame a très envie de se lever et de s’échapper et ne se laisse pas arrête par ce tissu pourtant bien serré, on rajoute une autre écharpe ! le youpala, connait pas !

     

     

     

    Un de ces endroits où tout est immobile et en même temps tellement vibrant, le chant des oiseaux dans les buissons sec comme perçant le filtre de la réalité. Le soleil brillant entre 8h30 et 16h raccourci d’autant les journée et nous rassemble autour du poele, ou regardant les flammes s’en échapper nous adoptons pour seule occupation celle de nous réchauffer. Puis nous partageons le repas, un pain aux pommes de terre, une soupe sherpa... un thé chai avant d’aller nous coucher, il est 19h30… un dernier regard vers le ciel étoilé avec émerveillement et gratitude…

      

    Jour 8 : Tuloshyabro, shapribesi

     

    Je partage un dernier petit déjeuner avec cette famille, et déguste un thé tibétain préparé dans l’art et la manière : on utilise du thé sous forme de bloc, puis une fois infusé on le place dans une sorte de tuyau avec du beurre de yak et du sel que l’on mélange à l’aide d’une barrate avant de le servir dans des petits bols… c’est… comment dire ? particulier ! sans savoir si j’aime ou si je déteste je bois l’étrange mixture et mange des pops corn qui frétillent encore et dont l’odeur rappelle l’enfance, le cinéma. Un dernier regard sur cette petite maison, ce champ, les chevaux dans le parc, la fumée qui s’élève de la cheminé, comme pour imprégner la beauté et la magie de ce lieu dans mon cœur et ma mémoire.

     

     

    Une dernière pause à Tulosyabro...

     

    Je savoure mes deux dernières heures de trek, me laissant guider vers la fin d’une aventure par le changement de paysage. Les mont enneigés disparaissent petit à petit pour laisser place à la forêt et une imposante rivière qui forme la vallée. Des singes dans les arbres, des cheveux, des ânes et des vaches sur le sentier… et quelques jeunes filles portant sur leur tête des kilos de bois, avec qui je sympathise le temps d’une pause sur le bord chemin. 

     

    Retour à katmandou…

     

    Il nous avait suffit d’une heure à peine de bus pour commencer notre trek, et il me faudra 6h pour rentrer ! Le paysage fait néanmoins oublier la route défoncée et c’est une belle transition avant de retrouver l’agitation, la pollution et la poussière de Katmandou...


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  • Bhaktapur, le retour

      

    Ayant finalement survécu au grand froid de l’Himalaya, je retrouve la civilisation et pour terminer l’hiver je choisi de poser un peu mon sac à dos rose et moi-même à Bhaktapur, pour me reprendre les pinceaux et me perfectionner dans la peinture tangka que j’avais découvert ici même l’an passé.

     

     

    Baktapur (25/01/15 au 25/02/14) Baktapur (25/01/15 au 25/02/14)

    Ainsi au fil des jours, je retrouve chacun des détails qui inscrits dans ma mémoire se réveillent et se mêlent à la réalité. Ne sachant plus très bien si je rêve de souvenirs ou si je me souviens d’un rêve, je profite de ces sons, ces odeurs, ces ambiance qui au fil de la journée me transporte dans différents tableaux d’un conte du moyen âge.

     

     

     

     Baktapur (25/01/15 au 25/02/14)

    Il y a les rues embrumées le matin tandis qu’on déballe les articles du marché couvert et que les fruits et légumes sont déjà exposés, ce petit coin avec vue sur la place, point de rencontre autour d’un thé, spot d’observation et lieu de commérage, ce bouc qui sans gêne vient dévorer tout ce qui se présente sous son nez et qu’il vaut mieux ne pas déranger, les rues qui s’animent le soir, et les temples qui se parent de lumière tandis que les groupes se réunissent pour chanter les bhajans…

     

     

    Au hasard d’un plat de momos, je rencontre Rickey qui m’emmène visiter une école de musique, où m’attendait : un accordéon ! touches pianos, un peu désaccordé, il fait néanmoins mon plus grand bonheur sur le toit de ce bâtiment, l’Himalaya en arrière plan !

     

     

    L’hospitalité Népalaise n’étant plus à démontrer, il m’invite à manger chez lui, où je fais la connaissance de sa famille qui n’a pas hésité à multiplier les items du Dhal bath pour me recevoir. Je deviens donc grande copine avec sa mère, ravie de m’apprendre le Népalais, de se faire prendre en photo sur le toit de sa terrasse, de m’offrir des bouquets de fleur de ses jardinières, de me promener avec fierté dans Baktapur, de m’emmener à la messe protestante et de me présenter à ses copines.

     

     

    Les rues de Baktapur, chaque jour se parent de couleur et résonnent au son des groupes de musique qui défilent. Des cuivres menés par une clarinette ou bien des joueurs de flute de pan, des femmes en sari rouge, la tête d’une chèvre qui se balade sur un plateau accompagnée de 2 navets… Un joyeux et détonnant mélange. Il est midi, je pars pour ma pause déjeuner et passe un petit temple avec tout un groupe de personnes, une chèvre, de l’encens, des poudres de couleur, des bougies… je reviens, ne reste plus que la tête de la chèvre, du sang sur le sol et le témoignage du souvenir fumant d’un sacrifice.

     

    Les masques

     

     

    Encore une bien étrange tradition ! Appartenant à une caste particulière, ces hommes sont formés dès leur plus jeune âge et portent durant cette période des costumes et des masques tout aussi lourds qu’impressionnants. Incarnant chacun une divinité particulière, ils défilent dans les rues à la suite de musiciens, dansent et entrent dans des sortes de transe avant de se livre à un jeu qui consiste à courir après les gens pour soutirer l’argent de leur malheureuses victimes ! Rassemblant néanmoins les plus curieux ou téméraires, ils déclenchent de véritable émeutes et de grands moments de rigolade pour les plus jeunes. Chaque matin on se rend sur le lieu où ils vont établir leur camp de base pour la journée et on multiplie les rituels et offrandes dans ce mélange d’odeurs, de sons et de couleurs si propres à cette ville. Fragrances de sacré, notes d’un présent ancré dans le passé et nuances d’un dynamisme qui s’inscrit dans le présent. Rouge, un éclat de gaité, doré une touche d’élégance. Baktapur dans toute sa splendeur.

     

    Makermala

     

    Ce matin là, on cloture un festival nommé Makermala. Je n’ai pas eu bien plus d’explication mais en ce dernier jour, il rassemble les Népalais autour de ce temple où se passent habituellement les crémations. Après avoir effectué ses offrandes, dans la brume matinale et le froid de l’hiver on se presse alors pour se laver dans la rivière. Vu l’aspect du dit cours d’eau, j’utiliserai plutôt que « laver » le terme « purifier » en son sens des plus spirituel ! Et vu l’hygiène et les températures, la bénédiction des Dieux doit s’avérer extrêmement puissante pour que les fidèles n’attrapent pas la mort en effectuant ce rituel !

     

    Belbibaha

     

     

    Au hasard d’une ballade matinale, j’entre dans ce temple ou j’assiste à une cérémonie appelée Belbibaha et durant laquelle les jeunes filles prépubaire épousent un "bell", fruit sacré symbole de Vishnu.  Une façon de les protéger du déshoneur et leur assurer fertilité. C'est le premier des trois mariages qu'elles auront dans leur vie, le second étant celui avec le soleil et le troisième le véritable mariage avec un homme.  Rituels de purifications, offrandes, bénédictions se succèdent tands que ces toutes jeunes poupées doivent bien se demander pourquoi on leur peint les pieds en rouge !

     

    Une fête Newar

     

    Dans la rubriques « festivals », ma nouvelle copine la maman de Ricket m’invite à les accompagner à une fête Newar. A l’entrée du chapiteau un petit garçon et sa grand-mère son assis, on se presse pour leur tendre une enveloppe avec un peu d’argent, quelques cadeaux, on le salues puis on se rends à l’intérieur. Première étape : l’apéro, on nous aligne sur une chaise, nous tends une assiette avec quelques biscuits, des morceaux de viandes séchée et quelques denrées non identifiée, un verre contenant un liquide orange E543. Puis quand vient notre tour on nous change de secteur, et nous aligne par terre cette fois, avec une assiette de feuille de bananes tressées qu’on remplit de mets Newar, dont le « beatten rice » une sorte de flocon de riz d’un curry de légume et de condiments. Le repas à peine débuté on amène du poulet, puis du buffalo, puis de l’agneau, puis des légumes, une soupe, des boyaux, des pois chiches… Au fur et à mesure que je mange, l’assiette se rempli plus qu’elle ne se vide ! Puis arrive un seau avec une sorte de liquide pâteux et visqueux orange : un jus de lobsi. Première gorgée : c’est à la fois amer, acide, âpre, doux, sucré, salé et pimenté. D’ailleurs je n’arrive pas à savoir si j’aime, et il me faut reprendre une autre gorgée, puis une autre jusqu’à finir le verre et puis un deuxième sans trop savoir si finalement j’apprécie ou non le breuvage ! En tous cas « c’est bon pour ton estomac » me dit Rickey ! C’est la cinquième fois qu’il me dit ça depuis le début du repas et je commence à me demander ce qui cloche avec le reste de la nourriture si on s’évertue à servir tant de chose « bonnes pour mon estomac ». Arrive le célèbre « curd » de baktapur, un délicieux et tout aussi riche yaourt, qui vient visiblement clôturer la fin de ce festin. Nous passons enfin dans la troisième partie du chapiteau que les fumigènes et boules à facettes on transformé on véritable discothèque.

     

    Un mariage à Baktapur

     

    Après le succès de cette fort sympathique fête, la mère de Rickey m’invite à l’accompagner au mariage des filles de l’une de ses amies, et dès le matin me reçois à la maison pour la préparation. Après le petit déjeuner (riz frit et lentilles !) nous passons à la préparation : premier problème : la taille de la brassière ! elle me propose donc d’enfiler l’un de ses soutiens gorges rembourré sur le mien, m’assurant devant ma tête sceptique qu’il est neuf ! C’est toujours insuffisant, et elle finit par dégoter une autre brassière qui fera bien l’affaire ! Ensuite vient la complexe étape du port du sari qu’il faut enfiler dans un jupon tellement serré qu’il m’empêche de respirer. Mais c’est nécessaire si je veux ne pas me retrouver en culotte après trois pas et demi. Une petite touche de mascara, du rouge à lèvre bien rouge, une dizaine de bracelets à chaque bras, et le clou du spectacle : les tongs à talon, qu’il va falloir maitriser sur les pavés de Baktapur ! Autant les femmes népalaises sont magnifiques dans leur sari et parées de ces clinquant apparats… autant moi… j’ai l’air d’une grande tige emballée dans un papier bonbon !

     

     

    Après cet amusante matinée, je me retrouve à nouveau plongée dans le cauchemar quej’avais connu l’an passé. Tandis que le mariage en Europe représente « le plus beau jour de sa vie », il serait plutôt synonyme au Népal de l’étape la plus difficile à passer avant même celle de la mort !

     

      

    On marie ce jour-là deux sœurs en même temps pour des raisons financières, tandis que la tristesse qu’elles partagent semble être décuplée. Leurs maris tout aussi peu concernés par la situation suivent la cérémonie. Les rituels se succèdent, les larmes coulent, les cris de désespoirs m’arrachent le cœur. Et pourtant il en est ainsi, on prend des photos, on mange des biscuits apéro en attendant le festin.

     

      

    Puis on passe les cadeaux un par un, un four, un aspirateur (choses que je n’ai pourtant jamais vu dans une maison Néplaise), de l’argent comme pour apaiser les larmes et les cris. Bien vaine tentative. Que peut bien valoir un aspirateur devant la liberté d’une femme ? Ce soir elle quitterons leur parents pour rejoindre la famille de leur conjoint et prendre leur rôle de maitresse de maison.

     

     

       

    Des rituels, et encore des rituels. L’après-midi se pare de poudres de couleurs, d’offrandes, se parfume d’encens, et se mouille des larmes de ces jeunes filles. On étale sur le sol tous les présents, les gâteaux, de grands plateaux de pâtisseries, et les mariées s’installent derrière tandis que leur maris ont disparut. A nouveau on offre de l’argent. Puis on partage un gâteau à la crème et les jeunes femmes tendent une part dans lequel chaque membre de la famille doit prendre une bouchée. Un petit garçon s’en met plein le nez. Leur visage semble s’apaiser. C’est terminé.

    Les musiciens qui roupillaient sur une chaise se réveillent et à leur suite, le cortège défile allégrement dans les rues de Baktapur, portant une légère et joyeuse ambiance qui contraste étrangement avec l’épreuve que viennent de subir ces jeunes filles au sein de ce chapiteau.

     

    Tangka painting

     

    La raison de mon séjour à Baktapaur n’était pas « la fête » mais bel est bien la tangka ! Lorsque je ne m’initie pas à la culture locale, je passe donc mes journées le nez collé sur ma toile de coton, à pester contre la peinture qui fait des traces, le pinceau pas assez fin, le support mal poli ou je ne sais quoi… C’est impossible on a dû me refiler du matériel de mauvaise qualité, car lorsque je vois ce que les artistes font à côté de moi dans des gestes d’une indescriptible simplicité, je suis presque jalouse ! Alors je m’énerve, bouillonne sur mon coussin, et accuse le matériel ! Et la seule personne qui parle anglais n’étant autre que le business man de l’école, il me faut donc redoubler de patience et de persévérance pour obtenir quelques malheureux conseils, malgré toute la bonne volonté de mes voisins de coussin ! ça met un peu d’animation !

     

     

    Au bout de 18 jours, à raison de 6h par jours, je parviens enfin à terminer mon mandala, censé être un objet de méditation ! J’ai encore du travail

     

    Baktapur (25/01/15 au 25/02/14) Baktapur (25/01/15 au 25/02/14)

    Baktapur (25/01/15 au 25/02/14) Baktapur (25/01/15 au 25/02/14)

    A quelque pas de la ville, de l'autre côté de la nationale, il suffit de s'éloigner un peu pour se retrouver dans les montagnes. Après le temple de Pilot Baba je continue le chemin et ne peux me résigner à faire demi tour tellement il agréable ! Encore un village et je reviens sur mes pas... bon aller le prochain... un dernier... tandis que, suivant le chemin, je passe dans la cours d'une maison, on m'invite à m'arrêter. Tout le monde délaisse sa tâche pour m'apporter un thé, des fruits et me tenir compagnie ! On m'observe, me questionne se demandant bien ce qu'une touriste toute seule peut faire ici ! Quelques mètre plus loin, une jeune fille de 20 ans à peine est toute fière de me présenter son bébé et de m'offrir des beignets de légume fraichement préparés. L'hospitalité Népalaise n'est réellement plus à démontrer !

     

     


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    « Shiva ratri », nuit de Shiva. On célèbre donc ce célèbre Dieu à Pashupatinat, principale lieu de crémation Hindouiste, petit Varanasi du Népal. Après avoir escaladé les murs, passé la rivière pour éviter de payer le billet d’entrée à 15 euros, et suivant la foule qui envahit le lieux comme l’envahisseur, nous pénétrons dans ce lieu à l’ambiance des plus particulière. A l’heure ou le soleil décline, il se pare de cette étrange magie qui habille ces instants porteurs de la nuit. Des lumières vertes. Electrique atmosphère.

     

     

     

     

     

      

    Puis nous progressons parmi les babas, assis, allongés par terre par centaines, autour de feux dont l’épaisse fumée se mêle à celle des substances qu’ils consomment. Nageant dans cet épais brouillard, enveloppés par la lourde inertie de cet environnement, nous évoluons dans cet autre monde, illusion, hallucination, demi coma. On aurait envie d’ouvrir portes et fenêtres pour trouver un peu d’oxygène. Mais nous sommes dehors !

    Etrange univers, étrange atmosphère en cette nuit de Shiva !


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  • Bandipur

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Bandipur. Un an déjà. Je me revois à cette terrasse, dégustant mon thé au gingembre dans le froid de l’hiver, à me dire « et merde, je m’en fou je reste un jour de plus ! Je suis trop bien ici ! » alors que je venais de faire mon sac pour partir vers le village suivant.

     

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Bandipur. Un endroit qui invite à rester, se poser, « to rest » en anglais se reposer. Un havre de paix, un osais de sérénité.

     

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Je retrouve ce vieux monsieur au béret, son costume, ses lunettes et son masque anti-pollution sur le nez. Il me reconnait. Et puis cette petite vieille et son bonnet qui chaque matin me propose une tika sans se lasser. Soit elle ne me reconnait pas d'un jour sur l'autre, soit elle espère qu'un jour je change d'avis ! Par contre je ne l'avais jamais vu cet handicapé qui collectionne entre ses doigts les mégots pour faire semblant de les fumer. Parfois il tape sur un poteau, puis continue de déambuler, le sourire aux lèvres et le regard éclairé. Il est dans son monde, un monde qui semble pourtant toucher du doigts le sacré.

     

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Parfois je vais m’asseoir avec Krishna et sa femme Kalpana les propriétaire de ma guesthouse, devant leur boutique faisant office de supermarché local. C’est minuscule et pourtant on trouve tout ! Un tabouret tressé. Je m’assois, et j’attends. Je me « népalise ». Il y a quelques années de ça, jamais je n’aurais cru en être capable, bien trop inquiète à l’idée de perdre mon temps ! Jamais je ne m’étais aperçue qu’au contraire, en « prenant » son temps, on le gagnait, tandis qu’en lui courant derrière il nous échappait !

     

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Il y a aussi ce petit bouiboui local ou l'on fait des patisseries Népalaise. Fidèle cliente j'apprends alors les recette tandis que je partage celle de la pâte à crêpe avec mon nouvel ami Ganashyam qui m'invite à l'accompagner à une conférence sur le lait (absolument inintéressante d'autant plus qu'elle est en Népalais !) et en profite pour me faire visiter sa maison en contre bas du village.

     

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Et de temps à autre, le village se pare de couleurs et s'anime au son des tambours. Nouvel an Magar, représentation culturelle, festival Holi... Les occasions ne manquent pas de faire la fête !

     

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Enfin, je retrouve Lill, ce jeune chez qui j'avais donné des cours d'anglais l'année dernière et qui me reconnait car je suis habilée pareille ! Lui aussi tient à m'emmener visiter son village.

      

    Le temple boudhiste

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) 

    Et puis, il y a ce petit temple boudhiste. D’extérieur il est moche. Très moche même ! Un cube de briques rouges, un côté plus haut à moitié terminé, des tiges de fer qui dépassent comme si on imaginait lui ajouter un étage… un de ces jours… Des tas de terre sur le côté, un grand trou de béton derrière, des sacs de ciment. Il était déjà comme ça il y a un an. Mais devant, il y un arbre. Un de ces arbres que je n’ai vu pour l’instant qu’aux alentours de Bandipur. Un tronc massif, prenant racine dans les entrailles de la terre. Des branches qui s’élancent comme un lien vers le ciel, puis voyant qu’il est bien trop haut s’ouvre pour l’accueillir en leurs bras. Certains déploient leur main pour déposer délicatement l’énergie céleste sur la terre. Des feuilles bercées par le vent qui se décrochent parfois et dans une délicate descente ralentissent le temps. Le cliquetis qu’elles font lorsqu’elles se posent subtilement sur le sol. Massif et puissant, solide et réel comme la concrétude de l’existence. Fin et délicat, subtile et charnel comme l’énergie qui en est l’essence. Il y a cet arbre. Puis ces drapeaux tibétains, jaunes, verts, rouges, blancs, bleus. Ils partent de son centre et rayonnent, comme son énergie, tandis que d’autres l’encercle et entourent le temple d’une barrière protectrice. La brise qui les caresse et les fait vivre diffuse les prières qu’ils portent tandis que leur ombre sur le sol fait tourner leur mouvement. Le vent est chargé. Ce petit havre est de paix.

      

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) 

    Et bien sur, il y a Ranaya, la gardienne du temple. Chaque jour elle nettoie, dispose de nouvelles offrandes, cuisine pour les travailleurs qui construisent depuis tout ce temps (parfois je me demande bien quoi), et qui m’offre un toit et un thé, ce jour-là alors que la pluie s’abat sur moi. Puis je viens ici chauqe jour, nettoie avec elle quelques bougeoir, fait une offrande de lumière, bois un thé, échange quelques mots de népalais car elle ne connait pas l’anglais, puis à court de vocabulaire on se tait. On regarde le temps, savoure l’instant. Parfois elle m'invite à manger chez elle le soir, et me répète sans cesse « c’est pas bon ! » pour le simple plaisir de m’entendre dire environ soixante-dix fois « c’est très bon ! », puis me raccompagne un bout de chemin dans la nuit et me dit à demain. C’est si simple.

     

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15) Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Et puis il y a cette vue sur l’Himalaya, qui s’habille chaque jour de surprise. Eclatant sous le soleil, timide derrière la brume, absent sous les nuages, net après la pluie, vaporeux en pleine journée, magique dans la lumière du soir ou électrique après l’orage.

     

    Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)  Bandipur (25/02/15 au 04/03/15)

    Après un mois passé ici, il me faut presque une matinée pour partir, le temps de m'arrêter boire un dernier thé, une dernière photo... on me pare d'une tika, m'offre des katas,  des bouquets de fleurs, un sari, une pochette et m'accompagne même jusqu'au bus pour me faire coucou par la fenêtre.   


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      Ramkot (09 au 16/03/15)

      

    Ramkot est aussi un lieu sorti de mes plus beaux souvenirs du Népal.

     

     

     

     

      Ramkot (09 au 16/03/15)

    A peine arrivée, on m’invite à me joindre au repas d’un mariage célébré ce jour-là. Un cortège arrive, nous les suivons et évidemment on invite la touriste à mettre un peu d’animation en s’essayant à la danse Népalaise ! Pour une fois la mariée ne semble pas vivre les plus terribles heures de sa vie, et j’en fais la remarque à mon nouvel ami qui m’explique que c’est parce que la cérémonie a déjà eu lieu auparavant, aujourd’hui ce ne sont que les festivités !

     

     

    Je retrouve Karka, sa femme et son adorable petite fille que je reconnais à peine ! Il y a un an elle tenait à peine assise et tombait maladroitement comme une poupée de chiffon se cognant la tête sur le sol. Elle a grandi mais ne semble pas avoir pris un gramme, ses cheveux ont poussé et maintenant elle tient debout, essaie de courir mais tombe toujours maladroitement comme une poupée de chiffon et se cogne la tête sur le sol ! Ils m’accueillent à nouveau dans leur maison, je retrouve donc ma planche en bois dans le grenier, il y a toujours cette zone sur le sol de glaise qui menace de s’effondrer et qu’il faut contourner, le rat, les araignées et autres sortes d’animaux non identifiés… Il y a même en prime cette année des puces de lit !

     

        

     

      

     

      

    Mais la magie du lieu justifie bien de se gratter toute la journée. Des vaches, des chèvres, des poules, et ce cochon qui vient manger la nourriture des poussins prisonnier sous leurs paniers. Et tara qui court derrière ce même cochon pour lui taper dessus avec une casserole ! Il va trop vite alors finalement elle préfère écarteler un poussin mort qu’elle a dégoté je ne sais où !  Et cette odeur d’huile de colza fraichement pressée, le bruit des machines, le lait de buffalo encore chaud, le pain de millet viennent comme des madeleines de Proust chercher les souvenirs de l’an passé.

     

     

    Les montagnes s’habillent de lumière. Le vent souffle, balaie les pensées.


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