• Poussière, trafic au désordre indescriptible, klaxons, pollution… Poules, chèvres, vaches et pigeons… Odeur d’encens et d’épices… Marchés aux légumes parfaitement alignés... Son des cloches dans les temples, Om mani padme Oum qui s’élève au loin… Saris colorés, tika, regards d’ébène et sourires édentés… Echoppes à thé, grandes casseroles fumantes annonçant un plat de momos, samosas frémissant dans l’huile… Tel des madeleines de Proust tous ces petits détails me plongent à nouveau au cœur de ce Népal que j’aime tant…

     

      

    Connaissant déjà Ktamandou, je redécouvre ces petites ruelles, retrouve quelques vieille têtes qui ne m’ont pas oubliée et sont toujours prêts à négocier, retourne dans mes petits restaurants favoris et prend quelques contacts pour la suite de mon périple…

    Mais aussi je tente une nouvelle expérience locale : le coiffeur !!!

    Etape 1 : Le repérage ! Je dégote un « beauty parlour » à l’air bien « local », soit une pièce toute sombre au fond d’un bâtiment (avec néanmoins une fille en train de se faire coiffer, avec un résultat plutôt prometteur ! c’est quand même ma tête qui est en jeux !)

     

     Kathmandou

    Etape 2 : Le découpage ! Après avoir attendu mon tour avec un thé gentiment offert, il est temps de passer à l’action ! Alors qu’on s’émerveille sur la couleur « gold » de mes cheveux tout secs, je redoute un peu le résultat, voyant mon ami le coiffeur manier les ciseaux avec vigueur !

     

     Kathmandou

    Etape 3 : Le lavage ! Alors qu’on m’avait répondu par l’affirmative quant à la possibilité de me laver les cheveux, on ouvre la porte d’une minuscule pièce ou je me retrouve à croupi entre lavabo et toilette, la tête au dessus d’un baquet tandis qu’on m’asperge la tête d’eau froide ! On avait dit expérience locale non ?

     

    Kathmandou Kathmandou

    Etape 4 : Le séchage ! L’ustensile a plutôt l’air normal !

     

    Kathmandou 

    Etape 5 : Le résultat ! Après avoir été l’attraction du quartier pendant 30 minutes, je remercie le coiffeur pour avoir coupé les ¾ de ma longueur avec une drôle de forme pointue, paie la somme de 1,80 euros et calcule combien de temps cela va mettre à repousser !


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  • Pharping (15/10/14)  Pharping (15/10/14)

    Ayant retrouvé ma traductrice préférée qui m’avait alors bien aidée à comprendre tous ces termes bouddhistes en anglais lors du cours de Kopan l’an dernier, nous partons alors en pèlerinage avec deux de ses amis à Parphing, à la découverte des temples bouddhistes qui se dressent dans cette petite ville de montagne.

     

    Pharping (15/10/14) Pharping (15/10/14)

    Une sympathique ballade et véritable bouffée d’oxygène après la pollution de Katmandou !

     


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    Etrange mélange… Népal authentique, rurale, religieux, citadin… le calme  et la paix, bordé par l’agitation… le yin et le yang. 

    Charme de la vieille ville avec ses rues pavées, ses temples d’où s’élève le matin les chants dévotionnels, ses authentiques maisons au style ancien, leurs fenêtres de bois sculptées d’où, si l’on fait bien attention on est observé, ses petites échoppes à thé…  Cette vieille ville où poules et canards se baladent, où l’on prend sa douche, se brosse les dents, se prépare, au milieu de la route de bonne heure le matin, où les femmes  font sécher le riz avec savoir-faire, où la vie paisible qui anime ses rues se modifie au fil de la journée…

     

    Panauti (19-20-31/10/14)

    Agitation, dynamisme, poussière, détritus bordent les rues au-delà de la rivière qui entoure et semble protéger la vieille ville. Et en même temps on y retrouve ce qui fait le charme des villes népalaises : euphorie, explosion de vie, petits restaurants locaux, casseroles d’huile bouillante d’où sortent de délicieux shill et autres pâtisseries locales, petits stands de fruits et légumes à vélo, et le soir venus charrettes de streat food… et ce petit restaurant où la grosses casseroles fumantes annoncent un plat de momos à 30 roupies les 10. Ce même endroit où je m’infiltre dans la cuisine pour apprendre (du moins essayer encore et encore d’apprendre) à confection ces fameux momos ! Je me retrouve alors avec toute une ribambelle de gamins affairé à la tâche qui m’offrent un thé et me partagent leur savoir-faire, tandis que je me réjouis de ne pas être venue ici avant de manger, voyant l’hygiène douteuse avec laquelle on ramasse ce qui tombe par terre avant de le remettre en circuit !

     

     

    Puis lors d’une sympathique ballade, je profite du calme de la nature environnante et gentillesse des habitants des villages qui bordent le chemin qui me mène au sommet d’une colline surplombant la vallée.

     


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      Malpi

    Perchée au sommet d’une colline, comme au bout du monde, cette magnifique maison rouge semble régner sur la vallée en toute humilité. Entourés de fleurs, de chèvres, de vaches et de montagnes, au vert intense pour les plus proches et au blanc estompée pour celles qui semblent voler au loin dans le ciel, on se sent ici comme au paradis. Les habitants m’y ont accueillie comme membre de leur famille dès notre première rencontre et un peu plus chaque jour.

     

      Malpi

    Ramsandra parlant un anglais dont il fallait parfois déchiffrer le sens et ponctuant ses phrases de « you know » avec un drôle d’accent lui conférant un côté tout aussi attachant qu’agaçant…  Sa femme, un sacré personnage ! Ne connaissant pour seul vocabulaire les chiffres jusqu’à 10, tea, eating, et beautiful, et qui en même temps n’avait pas besoin de plus pour se faire comprendre et donner tout l’Amour qu’elle portait en elle… Nousila, que j’ai l’impression d’avoir toujours connue et qui en quelques jours et devenue ma sœur… Orsona et Aparna au style un peu plus occidentalisé, arrivées quelque jours plus tard pour le festival, tout aussi adorables… sans oublier les voisins… La petite au début toute timide puis me sautant dans les bras et ne me lâchant plus… Cette femme au village près de la rivière qui à chaque fois refusait de me faire payer le thé, me disant dès le deuxième jour « familly »…  Et toutes les autres personnes dont j’ai oublié le nom qui sont passés par ici, m’ont salué, ont échangé un regard, un sourire, m’ont invité à boire un thé ou même proposé un repas et un toit…

    Malpi... trois fois rien, à peine quelques maisons et tant de souvenirs !

     

    Malpi  Malpi 

    Malpi  Malpi

    Nos ballades avec Nousila...

     

     Malpi   Malpi

     Malpi  Malpi

      Malpi  Malpi

    Cette ballade durant laquelle je rencontre des enfants qui m’invitent à visiter leur maison, et m’offre un thé et des fruits… puis leur oncle qui nous arrête pour lui aussi me servir un thé… Que dire de plus sur la gentillesse, l’accueil, la simplicité et le grand cœur de ces gens…

     

    Malpi Malpi

     Malpi  Malpi

    Puis cet autre jour où, me mettant à l’abri sous un avant-toit alors qu’un orage interrompt ma petite ballade, je rencontre cette femme qui rentrant chez elle s’empresse de m’offrir un thé et des gâteaux, puis lorsque le soleil revient me présente à ses chèvres ! Ce même jour ou 5 fois en 2h on m’aura invitée à m’asseoir, offert un thé et demandé 2 fois de rester manger et dormir…

     

    Malpi  Malpi

    Que ce soit une étudiante revenant de cours, une voisine, les proches voisins, mon amie de l’échoppe au village… Comment remercier ces gens qui avec une tasse de thé ont transformé une simple ballade en une merveilleuse journée ? Comment ne pas avoir envie de prendre exemple sur tant de gentillesse et de simplicité ? Au fond, Dieu ne se rencontre-t-il pas autant au bord de ce chemin qu’au fond d’un tabernacle ?

     

    Malpi 

    Cette soirée avec les voisins où serrés dans la ravissante chambre à l’étage d’une ancienne maison nous partageons un moment inoubliable autour d’un thé. Je leur fait découvrir la flûte et tandis que l’on crache chacun son tour dans l’instrument et s’émerveille nous échangeons des éléments de nos cultures respectives et de grands éclats de rires.


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  • Cette année j’ai la chance de participer, au sein de ma nouvelle famille au festival complet de Tehar (dont j’avais découvert la toute fin lors de mon précédent voyage). 5 jours apportant chacun son lot de surprises, pujas, cérémonies, chants, danses et mets en tous genres…

    A chaque jour son animal 

    Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)  Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)

    Chacun des 4 premiers jours est dédié à un animal particulier, soit le corbeau, le chien, la vache et le taureau. Je découvre alors un chien tout à fait en beauté puis le lendemain j’assiste à la puja pour la vache… On prépare un plateau avec fleurs, encens, bougies, couleurs et on asperge le pauvre animal d’eau bénite, l’affuble de rouge, orange et jaune, lui colle une pièce de monnaie sur le sabot, le décore d’une guirlande de fleur et lui passe trois fois sous le ventre à quatre pattes… Après quoi on lui offre un plateau avec de la farine et une sorte de pate non cuite qui lui colle le bec !

      

     Puja pour Laxmie

    Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)  Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)

    Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)  Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)

    Le soir c’est Laxmie, divinité de la santé et prospérité qu’on célèbre. On commence par peindre sur le sol un chemin qui depuis l’extérieur mène jusqu’au temple familiale installé dans la maison, avant d’y dessiner les empreintes de Laxmi avec une pâte faite de farine de riz et d’eau, puis d’y placer des pétales de fleur… Avec tout ça si elle ne trouve pas le chemin !!!! Puis on place des bougies à huile faites mains dans tous les recoins afin de dissiper les ténèbres de la nuit la plus noire de l’année tandis que les montagnes aux alentours se parent petit à petit de lumière.

    En plus des guirlandes électriques et bougies, de l’ambiance festive qui règne sur le marcher arborant couleurs et pâtisseries pour l’occasion, la musique qui s’échappe des cours et des maisons apporte sa note de gaieté et annonce une soirée animée !

     

    Deusi et Bhailo

    La tradition veut que le troisième soir (pour célébrer Bhailo), un groupe de femmes se déplace de maisons en maisons et viennent chanter puis mettre de la musique et danser contre un plateau d’offrande comportant bougies, fruits et une somme d’argent négociée avant la prestation... Après 22h personne n’étant venu, nous partons nous coucher n’espérant plus personne… C’est à 2h du matin qu’une musique vient perturber mon sommeil ! Tout le monde est effectivement dehors ! Fatiguée, mais curieuse je me traine hors de mon lit encore à moitié endormie, et me retrouve à danser avec la mère de la famille et une vieille femme qui lance des beautiful à tort et à travers ! (avec mon pyjama, mes lunettes de travers, mes cheveux en bataille et mes baskets je cherche ce qu’il peut bien y avoir de beautiful !) Ce moment est quant à lui magnifique et restera gravé en ma mémoire ! (pas de photos de ce mémorable instant, j'avais déjà assez de mal à placer mes yeux en face de leur trou... alors de là à les mettre derrière un objectif !)

     

    Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)

    Le lendemain la nouvelle s’est répandue dans le village qu’une étrangère danse merveilleusement bien (là encore, les critères sont à revoir !!!!), et nous sommes les premiers sur la liste des maisons à visiter du groupe d’homme qui à leur tour viennent mettre l’ambiance pour célébrer « Deusi » ! Du coup je n’ai pas besoin de me lever au milieu de la nuit pour aller faire un peu d’animation !

     

     Tehar

     Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)   Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)

    Enfin, le dernier jour qui vient clôturer ce festival est dédié au relations entre frères et sœurs… L’an dernier j’avais pu découvrir la tradition Newar avec Ajay et sa famille à Katmandou, et cette année je célèbre selon la tradition Chetri dans ce tout petit village.

     

    Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)  Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14) 

    Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)  Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)

    Après avoir aidé à confectionner les offrandes et colliers de fleurs, j’assiste à une première cérémonie chez les voisins puis celle dans la famille ou je remplace la sœur de l’homme de la maison qui n’a pu être présente. On m’apprend les gestes du rituel, et tout le monde s’affaire et s’applique pour me faire la plus belle des tika sur le front !

     

    Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14) Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)

    Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14) Tehar festival (22/10/14 au 26/10/14)

    Puis comme le veut la tradition, le « frère » en question m’offre un plateau avec fruits, pâtisseries, noix, bonbons, quelques billets et même une écharpe choisie spécialement pour moi. Cette fois je fais définitivement partie de la famille ! Encore une fois l’accueil et la gentillesse des Népalais n’est plus à démontrer !

     


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  • Après m’avoir vanté les mérites des sources chaudes de Tatopani, Ramsandra, père de la famille qui m’a accueillie à Bindhal me propose une petite sortie à ces sources puis vers la frontière Chinoise. Nous en profiterons pour nous arrêter dans la maison de sa grand-mère dans un village sur le chemin et visiter quelques membres de sa famille qui l’attendent depuis longtemps…

    Ce qui s’avère être plutôt un programme sympathique, va alors se transformer en une véritable expédition ! Entre le niveau d’anglais des plus rudimentaires de Ramsandra malgré de grands « Yes ! Yes ! » et une façon de considérer le tourisme culturellement différente… je vous passe les détails des retards, malentendus, erreur de descente de bus, changement de programme, imprévus et compagnie !

      

    Eboulement à Lamasangu

    Tatopani, Kodari : l’expédition ! (01 au 03/11/14)  Tatopani, Kodari : l’expédition ! (01 au 03/11/14)

    Tatopani, Kodari : l’expédition ! (01 au 03/11/14) Tatopani, Kodari : l’expédition ! (01 au 03/11/14)

    Après avoir loupé sa maison de famille, nous descendons un peu plus loin et nous rendons comme de nombreux touristes Népalais venus constater le désastre, sur le lieu d’un éboulement qui a ravagé la vallée un mois auparavant et causé des centaines de morts. « swiming house », « swiming electricity »… quelques restes de maisons laissent apercevoir leur toit tandis que les poteaux électriques semblent avoir du mal à garder la tête hors de l’eau.

      

    L’aller à Tatopani… Ou comment risquer sa vie, leçon numéro 1 !

    Rassembler les éléments suivants :

    - Prendre un bus local Népalais (donc dans un état fort douteux !) prévu pour environ 25 places

    - Le remplir avec 90 personnes (si si c’est possible ! 2 sur chaque sièges, (debout au milieu des rangs sans même avoir besoin de se tenir)), par les fenêtres, pendus à la porte, sur le toit… sans compter les sacs d’on ne sait quoi ! A côté, les sardines dans une boite font pâle figure !!!!

    - Se rendre à Tatopani, c’est-à-dire emprunter une route tout juste recrée suite à cet éboulement dans une sorte de sable poussiéreux avec une largeur laissant à désirer et vue plongeante sur le ravin qui, quant lui ne se fait absolument pas désirer malgré sa proximité !

      

    Tatopani, Kodari : l’expédition ! (01 au 03/11/14) Tatopani, Kodari : l’expédition ! (01 au 03/11/14)

    Et ça donne ça :

    - 4h pour parcourir quelques km, debout, secouée comme un prunier, ballotée, écrasée, recevant coup de poings, de coude, de fesses… bref, un vrai bonheur !

    - Cette étrange sensation qu’on va finir dans le ravin à chaque virage tandis que le bord de la route n’est pas visible depuis la fenêtre !

    - Une descente de bus pour parcourir un bout à pied après 30 minutes de marche avant- arrière pour essayer de faire monter le bus qui patine sur cette piste de sable qui nous sert de route, tandis que d’autres engins essaient de croiser !

    - Et moi qui fait mon signe de croix et enchaine mon chapelet dans un sens puis dans l’autre ! C’est alors qu’une histoire qu’on m’avait racontée me revient en tête : C’est un chauffeur de bus et un curé qui arrivent aux portes du paradis… Tandis qu’on fait passer tout un tas de tests au curé et qu’on lui attribue une place médiocre, on laisse passer le chauffeur de bus et lui offre une des meilleures… Outré le curé s’exclame « comment cela se fait-il qu’on le laisse passer comme ça et qu’il ait une meilleure place que moi ? on ne l’a jamais vu dans une église alors que j’y ai dit la messe tous les jours !!!! » Saint Pierre lui réponde alors « lors de vos sermons, tout le monde dormais tandis que lorsque le chauffeur de bus conduisait tout le monde priait !!! » Ce chauffeur de bus là, même hindouiste, mérite directement sa place au paradis ! Il a surement du en convertir plus d’un !!!!

    Nous arrivons finalement sains et sauf, bien qu’un peu démontés et fatigués… mais les sources chaudes vont nous remettre d’aplomb… (ça c’est ce que je m’imagine encore…) Et puis il faudra bien se préparer, car qui dit aller « aller » dit forcément « retour »… A moins d’être mort avant d’arriver ! Ce qui n’est heureusement pas mon cas et c’est pourquoi je me jure de m’acheter un âne, un cheval, un dromadaire, une vache, une chèvre, un caribou ou bien n’importe quel bestiole à 4 pattes, de lui coller mon sac sur le dos et de rentrer à pied !


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  • A peine descendus du bus je me rends compte que nous avons déjà passé les fameuses sources de Tatopani et nous trouvons à Kodari car mes chers hôtes avaient prévu d’aller faire le marché Chinois qui comme son nom l’indique se trouve en Chine !!! Je me retrouve donc à les attendre 2h durant (faute de passeport !) dans un hôtel en bord de route ou on me facture un coca et un verre d’eau 3 fois son prix de base !

      

    Kodari, frontière Chinoise Kodari, frontière Chinoise

    Je décide alors d’aller explorer un peu l’unique route bordée de restaurants et petites échoppes, et observer un peu le commerce qui s’y trame… Un environnement qu’on ne saurait qualifier… Pas vraiment beau, ni vraiment moche… Une rivière frontière qui sépare abruptement 2 montagnes dont on se sent prisonnier: ici le Népal et là en face la Chine. Des bâtiment pas très esthétiques, un décor bouddhiste semblant vouloir apporter un peu de sensibilité, des barbelés, des policier semblant être là pour décorer, d’énormes sac qu’on transporte, qu’on entasse… le tout dans une ambiance un peu étrange. Electrique, animée, froide, commerciale.

      

    Kodari, frontière Chinoise Kodari, frontière Chinoise

    Enfin, j’essaie de prendre une photo de cette fameuse frontière (histoire de ne pas être venue pour rien) et manque de finir en prison et de voir passer mon appareil dans la rivière car c’est interdit ! Tant pis, je la garde !


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  • Le marcher terminé, nous nous apprêtons à rejoindre enfin Tatopani… sauf que le prochain bus est dans 1h30 ! C’est donc à pieds que nous parcourons les 4km qui nous séparent de ces bains tant attendus et mérités ! Il est déjà 18h30 lorsque, nos sacs jetés dans une Guest house hors de prix nous filons aux fameuses hot spring, payons l’entrée tandis que je me réjouis de pouvoir enfin me relaxer… C’était le but de l’expédition à la base ! Imaginez alors ma tête lorsque je me retrouve devant… 3 robinets d’eau chaude !!!! Où sont tous ces bains avec différentes températures qu’on m’avait fait miroiter ? Allez donc savoir ! Oubliant toute expectation et après toutes ces péripéties une douche chaude est néanmoins un véritable bonheur !

     

    Tatopani  Tatopani

    Hormis ces 3 robinets d’eau de source chaude, du temple au-dessus et du joli petit jardin qui les borde… rien ne justifie de payer une fortune pour rester dans les environs surtout qu’on parle toujours à la météo d’un orage qui pourrait venir d’Inde, et que je n’ai aucune envie de rester coincée ici !

     

    Tatopani  Tatopani

    Je profite donc avant le retour d’une dernière douche matinale (histoire de ne pas avoir fait tout ce trajet pour rien, et pour prendre de l’avance sur toutes les fois où je ne pourrais me laver en raison d’absence de douche !)… 6h tapante je suis alors comme projetée dans un autre monde et découvre une ambiance tout à fait différente de la veille. Je me retrouve avec une quinzaine de Népalaises venues pour le grand nettoyage bimensuel, qui frottent et refrottent chaque parcelle de leur corps tout en se battant pour rester sous le jet… J’ai alors un avantage : ma taille ! Alors que depuis 2 semaines je suis obligée de dormir en diagonale dans les lits, me courber dans les bus, me plier en 3 pour aller aux toilettes et me cogne la tête aux cadres de portes… J’ai cette fois la première place sous le robinet !!!!!

    Musique, vapeur d’eau, odeur de soufre, d’encens et de savon… là où le réel frôle l’irréel, où étrangère dans sa propre réalité on partage un quotidien qui n’est pas le nôtre mais qui pourtant aurait pu… tellement loin et si proche. Un de ces insaisissable instant qui pour ces quelques secondes d’éternité justifient le déplacement.

    Une bulle de savon s’envole, puis éclate. Et la vapeur qui disparait, se fond dans la brune du matin...

    Le retour, ou comment risquer sa vie leçon numéro 2 !

    Si vous avez survécu à l’aller, que vous n’avez pas trouvé d’animal à 4 pattes pour y mettre votre sac et rentrer à pied et que l’expérience numéro 1 ne vous a pas suffi… et bien, faites donc le retour en bus !!!!

    A la différence de la première expérience, nous arrivons à arracher les dernières places assises (la mienne n’a pas de place pour les jambes en raison de sacs d’on ne sait quoi… et oui, faut pas rêver non plus !)

     

    Barbise  Barbise

    Nous faisons une halte à Bharbise, bourgade un peu plus tranquille que l’électrique Kodari, exposant les mêmes produits importés… Couvertures moches mais chaudes, thermos à fleurs, vestes et vêtements tout dépareillés, style années 80, chaussures, lampes électriques, rice cooker et autres appareils électroménager… Bref, un joyeux mélange !

     

    Tatopani  Tatopani

    Puis nous poursuivons notre retour dans un nouveau bus dans lequel on nous annonce que la route (c’est un bien grand mot) de la veille n’est pas praticable en raison d’un camion en travers, et nous demande 50 roupies en plus pour l’itinéraire bis ! Itinéraire bis qui s’avère être un sentier de randonnée ! Même pas peur, notre bus se transforme en 4x4 tout terrain franchissant talus, rivière et ravins sous le regard étonné de quelques Népalais qui ne pensaient pas voir passer un jour un bus devant leur maison perchée sur cette montagne ! C’est enfin avec soulagement que nous retrouvons une route pseudo asphaltée qui prend alors des allures d’autoroute !


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  • Kotehe

      

     Niché au pied d’une montagne et séparé du reste du monde par ce cours d’eau, le petit village de Kotehe apparait comme un oasis en plein cœur du Népal. Le bruit de la rivière, puissance d’un torrent venant de l’Himalaya, mêlé à la douceur de l’eau qui caresse les rochers forme un écran protecteur, une bulle qui protège ce petit paradis.

     

     

    A quelques heures de la frontière Chinoise, coincé entre les montagnes, il suffit pourtant de traverser ce pont pour se retrouver entouré d’une eau turquoise, de bananiers, de frangipaniers, rizières, jardins, et de ces magnifiques maisons népalaises en terre battue et bois sculpté.

     

     

     

    Puis des feux de bois, des chèvres, des poules, des vaches, des bottes de pailles et d’herbes qui semblent se balader toutes seules tant elles recouvrent les personnes qui les portent… La convivialité d’un village népalais : on se ballade de maison en maison, vient s’asseoir un moment sans rien faire, prend un peu de farine, de légumes, partage un repas sans avoir été invité, repars, puis revient… comme si au fond le village n’était qu’une grande maison réunissant une seule et même famille !

     

     

    Venue avec Ramsandra et sa femme visiter des membres de sa famille dans l’ancienne maison de sa grand-mère, on m’invite alors à rester pour profiter de l’endroit tandis qu’ils repartent vers leur village. Je m’installe dans cette maison au charme sans pareille. Au rez de chaussez, sol et murs de terre battue, on y rentre les chèvres le soir, fait un feu de bois, place des braises dans un espace aménagé dans le mur pour cuisiner, et partage le repas la nuit tombée. Odeur de chèvre, de paille, de feu de bois… Puis à l’étage on découvre avec étonnement une chambre chaleureusement décorée : tapis, draps et tissus colorés (camouflant planche de bois servant de lit et toile d’araignées), armoire vitrée et bien sure : la télé !

     

       

    Enfin, il y a la cour, avec ce muret stratégiquement placé au bord du seul chemin traversant le village, offrant une vue sur les champs, où on aime venir d’asseoir, boire un thé, grignoter, observer, discuter, commérer… Et les derniers jours, ce tas de paille, ou l’on vient s’allonger, s’amuser, profiter des rayons du soleil…

     

     

    Radika m’accueille alors comme un membre de sa famille, veillant à ce que je ne manque de rien, m’observant pour essayer de savoir ce que j’aime, anticiper mes besoins… Tandis que de mon côté je me mets au Népalais car bien qu’utile, le langage des signes n’est parfois pas suffisant, surtout lorsqu’on a pas le même !

     

    Kotehe (05 au 16/11/14)

    Puis les derniers jours, j’accepte l’invitation de Thara, qui vit avec son fils, sa femme et leurs 2 adorables jumelles, qui à son tour prend soin de moi comme sa propre fille. Le soir de mon arrivée est alors soir de fête : on tue ce pauvre adorable poulet qui cours dans nos pattes, m’offre quelques vers de roxy, (traitre alcool locale) et danse autour du feu !

     

    Dans un champs... dans ce champ là.

    Quelques hectars entre le village et la rivière, partagés en parcelles harmonieusement dessinées… et ce chemin qui longe le flanc de la montagne, où l’on voit passer d’immenses panier ambulants remplis de feuilles ou des bottes de pailles.

     

      

    Quelques hectars où l’Homme et la nature unissent leurs forces dans un labeur de chaque jour, de chaque instant. Tandis qu’à à la sueur de son front, l’Homme laboure la terre derrière des bœufs qui avancent péniblement, charrie du fumier dans des paniers fixé par un bandeau sur sa tête, plante à la main la promesse d’une récolte, puis chaque jours en prennd soin… la nature, quant à elle, unissant le pouvoir de ses éléments, fait germer la vie puis grandir et s’épanouir ce qu’elle a de meilleur. Vient alors le temps de la récolte, ou l’on coupe, fait sécher, rassemble en bottes, puis frappe les épis sur une pierre afin d’en récupérer les grains de riz qu’on trie, étend au soleil, avant d’extraire cet or blanc de la pellicule qui le protège.

     

     

     

    Quelques hectares où chaque jour on se retrouve, travaillant de concert une parcelle qui nous revient, s’entraidant avant de partager le repas assis sur une motte de terre, de faire la vaisselle avec la paille qu’on a sous la main, puis de continuer. Aussi, il y a ceux qui viennent s’asseoir, observer en silence. Et le soir, tandis que le soleil décline rapidement derrière la montagne, éclairant encore quelques parcelles, comme choisie pour rester un peu plus sous le feu des projecteurs, on quitte petit à petit en file indienne ce lieu qui réunit le village. Des jeunes filles, des vieilles femmes aux rides marquées, des hommes pieds nus dans la terre, des enfants qui s’amusent avec une bêche…

     

       

    Quelques hectares ou tant de vie, de puissance, de partage, de labeur, de simplicité se dégage chaque jour. L’énergie presque palpable de l’Amour de l’Homme pour la terre qui le porte, de sa gratitude pour ce qu’elle lui offre, du travail qu’il fournit à la sueur de son front, des liens qu’il tisse partageant le labeur avec ces frères.  Puissance indescriptible d’une communion qui chaque jour nous maintient en vie. Inexplicable beauté d’un métier que nos machines ont simplifié mais dénaturé, et que des objectifs de production démesurés ont saccagé. Hommage à tous ceux qui dédient leur quotidien pour nous offrir chaque jour le pain dont nous avons besoin.

       

     

    Happée par ce théâtre où j’observe avec fascination chaque jour les transformations, je m’initie à la récolte du riz, coupe les épis puis les dispose pour les faire sécher, forme des bottes et les noue de façon serrée… Puis plante les pommes de terre, arrose les choux fleurs… Un moyen pour moi de dépasser la barrière de la langue (malgré mes efforts infructueux pour prononcer quelques phrase branlantes), mais aussi de tisser des relations avec les habitants… C’est d’ailleurs à partir de ce moment que je passe du statut de curiosité locale à celui de mascotte du village ! Les travaux agricoles se transforment alors en séances photo, parties de rigolades, chansons, et danses au milieu des champs !

     

    Une grande famille

     

    C’est juste magnifique, de constater comment cette insignifiante participation a tissé des liens dépassant le pouvoir des mots. Kolama qui me déclare officiellement sa sœur après une après midi à former des bottes de paille, sa mère qui me sert dans ses bras et m’offre des bananes lorsque je la visite, cette vieille femme qui me demande de me reposer toutes les 3 minutes de peur que je ne me fatigue puis ne sait comment me remercier, son regard disant tout ce que la barrière de la langue enferme... Maili cachée derrière les épis de riz à qui j’avais promis d’apporter mon aide, Maili qui ne me lache plus et semble croire que je parle Népalais couramment…  

     

     

    Et toutes ces invitations à rester manger et dormir que je ne sais comment décliner ! Je suis aussi accueillie à l’école du village où l’on m’invite à participer aux matchs de volley à la pause de midi, et où je rencontre quelques jeunes du village qui m’emmènent visiter les environs.

     

    Kotehe (05 au 16/11/14) 

    Il me faudra alors 6 jours pour quitter l’endroit, et on rigole chaque jour lorsque je répète « Aja mo boshnu ! Boli, Panuatima janchu ! » (aujourd’hui je reste, je pars demain à Panauti !), me disant alors mais non reste, signant l’action avec le poing ! 2 heures me seront nécessaires lors de mon départ, afin de visiter tout le monde, dire au revoir, verser une larme devant mon amie aux bananes qui pleure, me serre dans ces bras et me répète en boucle qu’elle m’aime... promettre que je reviendrais dormir dans au moins 5 maisons différentes et manger les pommes de terres et les choux fleur que j’ai plantés… et remercier Dieu pour tout ce que j’ai vécu ici, prenant la route avec un sac de bananes, des colliers, bouquets de fleur et le cœur empli de tant d’Amour et de simplicité.

     

    Local jusqu’au bout !

     

    Oui, mais tant d’Amour et de simplicité, ça se mérite !!! Car Kotehe, c’est aussi :

    -          Des puces dans le lit, de dures nuits sur une planche de bois et des heures de grattage !  

     

    -          Un réveil très matinal avec obligation de sortir du lit si on ne veut pas mourir étouffé par la fumée du feux de bois qui a déjà envahi l’étage inférieur !

     

    -          Des douches à l’eau froide sous le robinet milieux de la cour en plein public ! et oui, les salles de bains n’existent pas et il est normal de se laver au milieu du chemin enroulé dans un bout de tissu ! ça demande alors un peu de pratique, encore une fois sous le regard amusé des habitants passant par là par hasard !  

     

    -          Au menu : Dalh Bath (monticule de riz avoisinant les 500 grammes, soupe de lentille, curry de légumes et parfois de viande qu’on mélange et mange avec les mains) matin midi et soir !!!! c’est délicieux mais très vite on aurait presque envie de varier un peu !!! surtout à 8h du matin, et 4h de l’après midi lorsqu’on tient absolument à vous inviter pour vous remercier de votre aide !

     

    -          Ces moment où, justement vous essayez péniblement de venir à bout de votre montagne de riz et qu’on vous observe, commente chacun de vos gestes, la façon dont vous mélanger (un peu trop délicatement comparé au style local) le contenu de votre assiette !

     

    -          Ces moments où vous savez qu’on parle de vous mais ne comprenez pas ce qui se dit ! ou alors lorsqu’on s’adresse à vous comme si vous parliez Népalais et que bien sûre que le message reste un mystère !

     

    -          L’envie parfois d’avoir d’autre sujets de conversation que la composition de votre famille mais c’est le seul vocabulaire que vous maitrisez, et un thème qui tient particulièrement à coeur au Népalais qui n’hésitent pas à vous sortir les albums photos des 40 dernières années !

     

    -          L’obligation de répéter tous les jours votre pays d’origine, votre nom, celui de votre mère, de votre père et de votre sœur, aux écoliers qui veulent pratiquer leur anglais mais qui semblent en être restés à la leçon numéro 1 : introduce yourself !


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  • Après ce magnifique séjour à Kotehe, je rejoins Patan pour la suite de mon périple, retrouvant avec une pointe de nostalgie l’agitation de Katmandu, mais avec enthousiasme un lit avec un matelas plus ou moins digne de ce nom (tout est relatif), des couvertures exemptes de puces et une douche tiède !

      

     

    Ancienne ville royale dont le deuxième nom « Lalitpur » veut dire cité de la beauté, Patan étais un des principaux centres bouddhistes du Népal, comme le témoigne la présence de nombreux stupas, parmi d’autre temples hindouistes.

     

     

    Admirer ces différents monuments, l’architecture, les peintures tibétaines ou simplement flâner… Il fait bon de promener dans les petites ruelles de Patan au son des cliquetis des ferronnier donnant naissance à de magnifiques statues de bouddha, mêlé à celui de la vapeur qui s’échappe des casseroles où cuisent le riz ou le dhal… Ah, le bruit du dalh bath… presque aussi typique que le plat qu’il annonce dans cette échappée de pression.


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