Bus, visa, arnaque, attentes, bus... Notre periple s'acheve enfin et nous debarquons a Muang Khua. Je dis "debarquons" car touristes que nous sommes, nous voila avec nos gros sac et nos gros sabeaux a la recherche d'une chambre, d'une banque et d'un repas... Mais nous avons l'impression de deranger les gens a qui nous avons a faire. Nous comprenons assez vite que c est notre attitude qui derange et que les gens ne sont pas tant antipathiques. Nous voila, etrangers, montre en main, avec nos desires de realisation immediate, notre manque de patience, notre dynamisme excessif, dans ce monde ou les secondes semble prendre leur temps. Nous avons bel et bien change de pays: Bienvenu au Laos, ou calme et quietude semble habiter chaque respiration. Nous essayons alors de laisser de cote nos vieux reflexes conditionnes pour acceuillir chaque instant et prendre conscience de la valeur du temps.

Passé le pont branlant, on decouvre un village encore preserve de l'invasion touristique. De petites maisons en bambou bordent le chemin le long de la rivieres, un vieux monsieur tisse du bambou, des enfants courent dans la rue et nous montrent du doigts en nous qualifiant de "fallang", de la viande grille sur un feu de bois, pour accompagner des oeufs a la coque deja feconde (avec le debut d'un poussin. a l'interieur)... Malgres des conditions de vie pouvant nous parraitre difficiles, cet endroit inspire la simplicite. Les gens travaillent, preparent le repas ou sont simplement assis, nous regardent et nous sourient, avec lenteur, application, deroulant les secondes les unes apres les autres. Comme chaque village, Muang Khua possede son marche, où nous decouvrons avec stupefaction et une pointe de degout, un espece d'animal grille, etale ventre ouvert sur une table, tout pres de sa version vivante...

Ballades, discussions avec notre nouvel ami surnomme Pépito... Nous profitons de la quietude des lieux, avant de pendre le bateau pour aller vers le Sud...

Apres ces milliers de km au Vietnam, nous sommes heureuses d embarquer dans un bateau pour nous rednre a Muang Ngoi Neua. Nous montons donc a bord d une petite embarcation de bois coloree, dont le moteur fait un bruit assourdissant. C est cheveux au vent, quelques vagues dans la figure et avec une musique Laotienne que nous admirons le paysage. La Nam Ou, couleur ocre, se faufile entre desn falaises et montagnes a la vegetation surprenante. 

Nous arrivons alors a Muang Ngoi et profitons d un joli bungalow avec vue sur la riviere, degustons de tres bons petits plats prepare avec amour (plus d 1h d attente pour un curry, si c est pas de l amour!) ...

Le lendemain (apres avoir ete reveillees par une psalmodie de grenouilles en La mineur) nous partons avec nos petits sacs pour 3 jours a la decouverte des villages environnants : Huay Bo, Ban Ha et Huay Sen.  

Apres une petite heure de marche a travers rivieres et rizieres, nous parvenons a Huay Bo, petit village perdu entre champs, falaises calcaires et somptueuse vegetation. 

Nous retrouvons petit a petit la civilisation: electricite, eau chaude, et meme internet ! 

Nous nous reposons et profitons de la terasse de notre bungalow, avec vue sur la Nam Ou. Montagnes et pics calcaires bordant la riviere se tranforment en ombres imposantes a la tombee de la nuit. 

Luang Prabang :

Luang Prabang, premiere "ville"du Laos. Cependant avec ces 70 000 habitants, Luang Prabang n a rien a voir avec les villes que nous avons connues au Vietnam. Au coeur des montagnes et au confluent de la Nam Ou et du Mekong, on se laisse seduire par sa beaute, son rafinement et sa tranquilite. Bien que tres tres touristique, cette ville concerve un charme tout particulier. Des temples rouges et dores scintillent au soleil tandsi que des moines aux robes orangees semblent illuminer le decor. Des terrasses ombragees surplombent le mekong et offrent les meilleurs coconuts shake devant de magnifiques couchers de soleil. Le soir venus, sous des parasols rouges et bleus, se dressent avec minuties des stands multicolores : foulard, sacs, pantalons, chapeaux, bijoux... Tout est demultiplie a l infini ! 

Une traversee en bateau me permet de rejoinre l autre rive du mekong. C est la une toute autre atmosphere, dans un endroit encore preserve du tourisme. Je monte au sommet d une coline ou se dresse un tres vieux temple pour admirer le coucher du soleil. C est comme si, durant un court instant, cette lumiere donnait toute leur valeur aux formes et aux couleurs. Perfection dune ligne, intensite dun ton, arret sur image contre la fugacite de l instant. 

L aumone pour les moines :

 Ce matin la, je me leve a l aube pour assister a la procession durant laquelle les moines collectent les offrandes. Les femmes, debout depuis 4h on deja prepare le riz et des corbeilles de fruits et de biscuits. Il est 6h et tout le mode s affaire avec application, comme si c etait la preparation d une fete. Tapis sont deroules sur le sol, tandis que les offrandes y sont soigneusement alignees. Les habitants s agenouillent et drappent une acharpe a carreaux sur leur epaule gauche, puis patientent. C est dans cet etrange et paradoxale atmosphere de calme, d excitation, d application et d attente que le jour se leve et qu apparaissent les robes oranges semblant sortir de la brume matinale. En file indienne, les bonzes recoivent les offrandes, reaffirmant leur voeux de pauvrete, alors que les habitants, par leurs dons, ameliorent leur karma. Puis ils repartent, semblant glisser le long des rues, points colores disparaissant tels qu ils sont arrives. 

Les alentours de Luang Prabang :

Nous enfourchons notre super moto pour partir a la decouverte des villages et cascades aux alentours.  Nous  nous rendons notamment aux cascades de Tad Se et Quang Si, deux endroit tres touristiques et amenages en consequence, mais neanmoins magnifiques. De grands bassins naturels turquoises s echelonnent sur plusieurs etages tandis que le soleil qui perce les feuillages se reflete dans l eau. Il est meme possible de s y baigner et de se prendre pour Tarzan !  

Phonsavan, ou le placcard a balais... 

Arrivees a Phonsavan apres un magnifique trajet sur les routes de montagnes offrant des paysages exceptionnels. :alheureusement c est le nouvel an Hmongs et ils ont envahi les guesthouses... Notre recherche de chambre se transforme donc en Pekin express avec les autres touristes... Nous atterissons finalement dans la chambre sans fenetre du fils de la proprietaire d une guesthouse miteuse, soit un lit et 20cm d espace a droite et au pied... La salle de bain de la famille se compose d un minuscuk WC, d une bassine d eau et d une douche froide... Nous qui nous rejouissions de quitter notre logement minable de Luang Prabang !!! le confort et la douche chaude seront pour plus tard... Evidemment c est dans ces condition que mon nouveau shampoing dove (qui pue! mais c est le seul truc de connu que j ai trouve dans un boui boui ou on trouve de tout mais surtout de rien...) a la bonne idee de se rependre dans mon sac... Je sais, il aurait fallu le mettre dans un sac plastique mais le dit sac plastique etait foutu... Bref ! c est le grand deballge du sac dans nos 8 metres carres, un vrai bonheur !!!  Heureusement mes habits on ete epargnes, mais je risque de mousser a la prochaine pluie puisque mon K way (et oui, mon magnifique Kwa violet Queshua) n y a pas echappe ! 

La plaine des Jarres

Apres les formations karstiques bordant la Nam Ou et le Mekong, ce sont des paysages beaucoup plus plats et arides que nous decouvrons... 

D immenses Jarres en pierre sont mysterieusement eparpillees sur plusieurs km et sur les 2500 pieces eulement 90 sites ont ete demines, dont 3 sont ouverts au tourisme. Semblant appartenir au paysage depuis plus de 2500 ans, ces jarres appellent a l imginaire et font l objet de nombreuses hypotheses. Recipient pour l alcool de riz, urne funeraire... Personne ne sait reellement! Imposantes, mysterieuses et un brin amusantes, elles donnent aux cillines, champs et rizieres une presence et une force toute particuliere.  

Notre rigolo petit guide fait une halte dans un petit village ou une grand mere fabrique le fameux Lao Lao et le teste personellement chaques jours. Arpes une degustation concernant le procede de fabrication, nous avons le droit a une degustation en guise d apero (donc a jeun, sous une trentaine de degres!) 

Thakek :

Thakek est en fait une toute petite ville tres peu touristique (comme en temoigne notre recherche infructueuse de petit dejeuner non sale le premier matin!) mais tout a fait chermante. Assises au bord du mekong, nous degustons notre shake en regardant les couchers de soleil sur la thailande de l autre cote du fleuve. Les toits aux lignes harmonieuses des temples se dessinent delicatement dans le ciel rose, tandis qu'une boule de feu disparait petit a petit...

Mais ne croyez pas que nous allons rester la, a ne rien faire, puisqu'en fait nous allons sauver la ville !... Et oui, nous sommes assises au sommet de la butte bordant le mekong quand nous appercevons un buisson qui commence a flamber ! Nous allons alors le signaler au proprietaire du resto de l'autre cote de la route, qui nous tends une petite cuvette et nous montre un grand bidon d'eau ! Apres plusieurs traversees de route avec notre mini bassine et escalade de talu, nous parvenons a eteindre ce debut d'icendie... Les plus drole etant que tous le monde semble s'en foutre completement !!!! effectivement il y a le mekong pas loin mais quand meme !!!!

 La grotte de Tham Kong Lo :

Imaginez une immense grotte, traversee par une riviere limpide sur plus de 7km, et atteignant plusieurs dizaines de metres par endroit. Decouverte recemment elle est encore preservee et une seule petite partie avec de magnifiques formations calcaires est eclairee. Nous embarquons donc affubles de nos frontales et gilets de sauvetage dans de toutes petites barques a moteur. Au debut il nous faut un peu de temps pour nous adapter a l'obscurite, tandis ques nous progressons tels des explorateurs... Dans un melange d'excitation et de stupefaction, nous decouvrons ce lieux surprenant sous le jeux de lumiere de nos lampes qui balaient les parois. ayant perdu toute notion de temps et d'espace, nous retrouvons un environnement de plus en plus lumineux, et glissons hors de la grotte sur une eau limpide. Une vegetation magnifique borde la riviere, des buffles sur une plage de sable nous regardent passer tandis qu'au loin se dessinent de magnifiques falaises. Apres la visite du village, nous prenons le chemin du retour et savourons chaque instant de cette extraordinaire traversee.

La ''tournee des grottes" 

Pour notre dernier jour a Thakek, nous louons une moto pour aller visiter les grottes dissimulees dans le magnifique paysage karstique environnant. Si la plus touristique est facilement accessible, les autres le sont beaucoup moins et encore une fois notre super pilote lea gere a merveille les pistes et traversees de sable !

On se souviendra... De la grotte aux milles bouddhas avec son ambiance insaisissable. Temple de pierre ou l'odeur de bougie, le sacre, les decorations et l'ostentatoire se melangent... de la grotte perdues au milieux de rien, de celle dans laquelle nous feront un concours de colone droite avec des enfants sur un banc de sable, de la grotte de la guerison aux milles paillettes... et de la soupe de nouille improvisee par une gentille dame qui ne parle pas un mot d'anglais et qui accepte de nous faire a manger avec un sachet de nouilles instantannees !

Savannakhet :

Tres peu touristique, Savannakhet a le charme des villes en bord de fleuve, suivant nonchalamment le fil de l'eau, le cours du temps... De magnifiques temples arborent des ornements rouges, dores, scintillant au soleil ou a l'ombre des palmiers. Au Vat Sanyamangkhun nous decouvrons l'atelier ou sont fabriques les bouddhas, tandis qu'au vat Rattanalangsi, je fais la causette avec un jeune moins voulant pratiquer son anglais. En quelques minutes, je me retrouve entouree de plusieurs novices qui essaient chacun leur tour de placer les quelques (memes!) phrases qu'ils connaissent tandis qu'un autre tente discretement de me prendre en photo ! Au bout de la petite place un peu abandonnee mais tout a fait charmante, se trouve l'Eglise catholique (avec celle de Takhek, c'est seulement la deuxieme que nous voyons au Laos). Tres simple, elle est decoree d'un immense sapin de noel a l'entree, mais pas de creche a l'horizon !

Un circuit a moto :

Apres avoir fait toute la ville pour louer un motorbike, nous atterissons dans une petite echoppe ou rien n'indique location de moto, mais ou le proprietaire est d'accord de nous louer une des trois vieilles becanes qu'il possede. Avant de partir, il nous dit : "si vous croisez la police, ne leur dites pas que vous m'avez loue la moto, mais plutot que vous etes "mes amies"!!! ca promet !!!! Nous partons alors sur ce fameux motorbike vole, accidente et repare pour un circuit de 150km... Durant cette ballade :

- Nous mangeons 20kg de poussiere chacune, sur les pistes chaotiques

- Traversons une riviere et escaladons une dune de sable (enfin, pas moi, je prend la photo et traverse a pied!)

- Mangeons une soupe de nouille dans une echoppe ou normalement on vend a manger pour les singes de la foret sacre... avant de nous retrouver envahit par une horde affamme de ces fameux monkey et de chevres...

- Decouvrons par hasard un immense bouddha blanc entoure de plus de 100 plus petits.

- Visitons une ruine de temple ininteressante au possible !

- Payons 5 000 kip pour marcher sur une avancee en bois sur un lac, et donner a manger a des tortues a carapaces molles que nous ne voyons bien evidemment pas !

- Buvons un verre dans une petite echopppe  ou les locaux n'ont pas du voir un touriste depuis l'avenement de Charles V 1 Ils essaient alors de baragouiner anglais, nous entrainons nos 4 mots de lao, un vieux bourre essaie de se rappeller les 3 phrases de Francais qu'il avait apprises, tandis qu'un plus jeune voudrait epouser Lea !

- Saluons gaiement tous ceux que nous croisons sur le bord des chemins et repondons aux enfants qui lancent des hello en agitant la main.

- Et la, c'est la panne ! Plus d'essence... Je pars donc a pied a la recherche d'une station , bientot rattrappee par lea montee sur un tracteur famillale ! Une fois notre bouteille remplie, nous revenons a pied vers notre engin, victorieuses... Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines, puisque voulant ouvrir le reservoir, Lea casse la cle dans la serrure (ou plutot, la cle se casse vu la tete qu'elle avait !) Pince, a cheveux, couteau suisse, coupe ongle, rien n'y fait ! Nous nous trounons vers la route et n'avons meme pas le temps de faire un signe, qu'une camionette s'arrete. Toute la famille debarque et chacun essaie sa propre cle quand soudain, le reservoir s'ouvre ! Une fois l'essence rempli, il ne nous reste plus qu'a allumer le contact, mais rien ne fonctionne... la derniere cle, dernier espoir... et c'est gagne !!!! De grands applaudissements retentissent sur le bord de la route tandis que nos heros reclament une photo pour mettre sur facebook ! Maintenant plus question de couper le moteur 1 Le retour dans la nuit s'avere bien long, d'autant plus que nous nous trompons de route !!! Bref, tout est bien qui finit bien, nous retrouvons le garage de notre "ami" qui n'a meme pas l'air surpris qu'il nous soit arrive une merde avec son engin !

Pakse : 

Encore une fois, nous pensions avoir tout decouvert en matiere de transports en commun... Et bien non ! nous voila a bord d'un espece d' engin roulant appelle bus, affubles de vieux rideaux colores, de peluches et d'offrandes pour le bouddha... Apres quleques bricolages dans le moteur, le chauffeur parvient a lancer son bolide a 50 km/h mais est oblige de couper le moteur pour redemarrer a chaque fois qu'il passe au point mort... Plus de 6h pour faire 250km... Un vrai bonheur !

Le soir meme, nous promenant dans une rue, nous passons a cote d'une salle d'ou s'echappe de la musique. En quelques secondes nous nous retrouvons assises a une table avec 2 bieres et des nouilles sautees! Nous sommes en fait dans un foyer pour handicapes ou l'on fete l'anniversaire de la soeur d'un des jeunes residents... Nous nous retrouvons alors a danser avec un para, un IMC, un bourre, la cousine, le prof d'anglais et compagnie ! 

Le lendemain nous partons a la decouverte de Pakse qui est en faite une toute petite ville. Temples, marche, bords de fleuve... elle est neanmoins tres accueillante. Nous avons aussi la chance de decouvrir le service de kine de l'hopital de Pakse, grace a Somsith, un kine que Lea avait rencontre lors de son stage en thailande. Nous assistons a 2 de ces traitements et il nous explique avec fierte le fonctionnement de son service. Cette experience nous ramene a la realite. La realite d'un peuple qui se bat pour la vie avec des moyens encore bien loin des notres. 

Joyeux Noel !

Le 24 au matin, nous passons a l'eglise pour voir si nous trouvons des infos sur une eventuelle messe de minuit... Des gens sont en train de fleurir l'eglise, et nous convient a la celebration qui aura lieu ce soir meme! 

Apres nous etres faites toutes belles (cheveux laves et coiffes, habits propres, et le clou du spectacle : des ballerines en plastique achetees 4 dollars sur le marche!), nous nous rendons au bord du mekong pour notre delicieux repas de noel. Cette annee, pas de saumon, foie gras, champagne et dinde aux marrons, mais du sticky rice et un poisson grille... le gout de la simplicite.

Puis nous assistons a un spectacle retracant la creation du monde puis la naissance de Jesus, alliant danses et jeux de role. Vient ensuite l'heure de la celebration. Nous trouvons une petite place dans le fond et nous laissons porter par la melodie d'une langue que nous ne comprenons pas, dans une priere qui n'a pas beosoin de mots. "Il est ne le divin enfant", "minuit chretien", "gloria"... Ces airs connus nous rappelle nos origine et en meme temps nous donnent ce sentiment d'appartenir a la communaute. C'est une tres belle lecon que de voir tous ces gens reunis pour celebrer ce en quoi ils croient dans un pays encore tres controle, ou les chretiens sont en minorite. C'est le coeur plein de joie et "les anges dans nos campagnes" que nous remontons la rue bordee de palmiers. 

     Le 25 au matin, ça n’est pas le déballage des cadeaux, mais plutôt  

    le grand départ pour 4 jours a moto sur le plateau des Boloven,

    soit plus de 300km.

    Durant ces 4 jours …

Nous découvrons d’immenses plantations de café, de bananes, des goyaves et des palmiers disséminés dans une végétation abondante ou sur des terrains arides.

 Nous apprenons a Huay Ha la technique de production du café, de la cueillette a la vente chez un producteur des plus méticuleux. Etienne, un français qui a passe déjà  4 jours là bas nous en explique les différentes étapes  tandis que Thin nous fait la démonstration.  La passion d’un homme, son regard vide et plein à la fois, son application, sa présence, sa concentration… La perfection d’un geste répété des centaines de fois…  L’odeur du café qui commence à se dégager de la fumée, de mêlant délicatement à celle du feu bois… Un bel instant d’authenticité, ou une simple préparation devient une œuvre d’art.

Puis nous partons à la découverte des cascades jalonnant notre chemin. Des petites, des grandes, des chutes d’eau  vertigineuses ou en escaliers, des rapides avec des rochers, des lagons, des lieux touristiques aménagés, des petits coins de paradis nichés au fin fond d’un sentier… Nous nous laissons surprendre par la beauté et la diversité de ces endroits ou l’eau semble jouer avec la nature.  Ma préférée reste sans doute Tad Alang. Apres une petite marche sur un sentier escarpe et glissant, nous arrivons dans une clairiere, au pied de cette magnifique chute. L’eau qui s’élance du sommet de la montagne tombe à pic et s’écrase sur les rochers formant mille et une gouttelettes d ou nait un arc en ciel. En arrière plan, de petites fleurs fuchsia viennent ponctuer le vert vif de la végétation. Nous restons un moment à profiter de cette étrange atmosphère de sérénité, rythmé par le fracas de l’eau.  

Nous passons une première nuit dans le convivial dortoir de Mama Phap et goutons à sa délicieuse et très généreuse cuisine, puis une deuxième dans une cabane de bambou au bord d’une cascade après avoir bien eu peur de ne rien trouver pour passer la nuit !

Nous avalons à nouveaux 25kg de poussière chacune et ne reconnaissons plus la couleur de nos vêtements et chaussures  après plus de 50km sur des pistes dignes du Paris Dakar !