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TREK : PARC NATIONAL DU VIRACHAY (03/01 au 05/01/13)
Là encore c’est un drôle de concours de circonstances qui m’amène à rencontrer Laurent et me joindre à lui pour un trek de 3 jours dans le parc nationale du Virachay. Nous commençons par un détour au marché, ou Sou, notre guide choisi méticuleusement nos provisions pour les 3 prochains jours. Attention, il n’est pas question d’un simple pique-nique avec pain et fromage mais nous partons bel et bien avec le wok, légumes, viande, œufs, riz, nouilles, sauce soja et épices !!! Avant de partir il nous reste un détail à régler : il doit s’acheter des chaussures, il est vraiment sorry but les siennes sont foutues… Il choisit alors une vieille paire trop grande pour lui, probablement abandonnées par un touriste… Nous sommes donc prêt !
Après 1h30 de moto sur pistes sableuse et poussiéreuses, nous arrivons couverts de poussières au bord d’une rivière, que nous allons remonter 2 heures durant… Nous admirons la végétation tandis que notre guide nous imite le cris de chaque oiseaux que nous rencontrons, et saluons les enfants qui seuls sur des pirogues sont en train de pêcher…
Nous arrivons enfin au village, perdu au milieux de rien, se composant de 7 familles issue d’une minorité (et oui, en Asie en compte en nombre de familles !) Après un petit tour à la rencontre des habitants, un jeux cambodgien (mélange entre un volley et un foot avec une fléchette…) et une douche dans la rivière nous retrouvons notre guide qui se révèle un véritable cordon bleu, maitre de la machette !
Nous rejoignons ensuite les villageois réunis dans ce qui semble être la maison du chef. Eclairés à la frontale, ils possèdent néanmoins une télé d’où s’élèvent chants traditionnels et karaoké. Animistes, ils croient aux fantômes et aux esprits et font ce soir là une cérémonie pour une de leurs qui est malade. Ils ont créé une sculpture avec des branches végétaux et sang de poulet, et récitent des incantations… Le tout bien évidemment arrosé d’alcool de riz ajouté à un mélange de riz fermenté, le tout enfermé dans une jarre, que l’on boit à l’aide d’une paille de bambou… Ils se font alors un grand plaisir de nous faire gouter, regoutter et re re goutter leur potion miracle !!!! Ce soir là, dans cette cabane à l’odeur de feu de bois, éclairée par quelques lampes frontales et la présence improbable d’une télé, nous savourons ce moment privilégié. D’un côté, derrière un écran de fumée s’élevant de la cheminée, nous sommes observateurs de cette scène de vie, et de l’autre nous prenons part à leur rituel, nous imprégnant de l’ambiance, de l’obscurité, des chants traditionnels, des odeurs, du gout des fruits et de l’alcool qu’on nous offre, d’un regard, d’un sourire, d’un geste, des paroles que nous ne comprenons pas… peu importe, il n’y a rien a comprendre. Etre là suffit…
Après une dure nuit dans un hamac, ce sont des nouilles sautées au porc, riz, oignons et piments qui nous attendent ! Nous partons ensuite accompagnés de notre guide et d’un jeune du village au visage si particulier : ses traits rudes et marqués lui donnent un air sévère et solitaire, tandis qu’en un sourire ses yeux s’illuminent et son visage s’éclaire. Equipé de sa machette il avance en éclaireur et nous trace le chemin. Nous progressons alors dans la jungle : chemin dégagé entre d’immenses arbres aux lianes spectaculaires, forets de bambous, vastes riyières aux herbes hautes et sèches, traversées de rivières asséchées, escalade et glissade sur des sentiers escarpés, parcours du combattant entre branchages, lianes et bambous… Nous nous demandons bien comment il est possible de trouver son chemin dans ce cœur de végétation !!!!
Pour le pic nique, quoi de plus normal que de s’arrêter au bord d’une rivière, sortir le filet, le pantalon de pyjama et plonger pour pêcher du poisson ?!
En fin de journée nous atteignons une petite clairière au sommet d’une cascade, et c’est dans ce lieu hors du temps que nous installons le campement. Notre chef nous concocte à nouveau un délicieux repas avec des œufs porté avec soin à la main durant tout le trajet ! La nuit ne se fait pas attendre et nous nous installons sur un rocher chauffé par le soleil pour admirer le ciel étoilé. Il est d’une profondeur inégalée, tandis que les points scintillants semblent s’être démultipliés, c’est incroyable. Au fond c’est peut etre dans ces moments là que se trouve Dieu : le partage de la simplicité, un partage en toute simplicité, le bonheur d’être là, la plénitude d’un instant qui n’a ni passé, ni futur.
C’est avec le cri presque électronique des gibbons, chant à la fois mélodieux et perçant, que nous nous réveillons, prenons notre thé dans des tasses de bambou fraichement confectionnées et "dégustons" (à cette heure ci, on ne parlera peut etre pas de dégustation!) notre plat de nouilles sautées… Il est déjà temps de prendre le chemin du retour, quitter ce petit paradis, et après marche, bateau et moto rejoindre Ban Lung pour apprécier comme il se doit une douche bien méritée !!!!!
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Commentaires
2Laurent_trekLundi 24 Juin 2013 à 09:46Super souvenir ! Pour te rassurer, j'ai aussi eu la tourista... le soir de l'arrivée à Kampong Cham, au monastère ! C'est pas mal quand tu dois partager la salle d'eau avec une dizaine de moines :D
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J'adore voyager à travers tes récits...continue de savourer tous ça...jkif!