• ROME EN SOLITAIRE

    ROME EN SOLITAIRE

    Dernière rescapée des fauchés, j’ai la chance de prolonger mon séjour à Rome d’une semaine. Une semaine pour prendre le temps… Le temps de me balader le nez en l’air, l’appareil photo autour du coup, de me perdre dans les ruelles, de m’arrêter pour contempler une façade, de photographier des pavés, un coucher de soleil, une bulle de savon… Le temps de dessiner, écrire, observer, me laisser transporter dans la Rome antique et actuelle, m’imprégner de chacun des détails qui lui confèrent son charme intemporel. Le temps de dénicher les meilleures adresses et goûter à la doche vita déguisée en apéro, plat de pâtes, de pizza, tiramisu ou gelati ! Le temps tout simplement.

     

    "L'aventure" Couch surfing !

    « Rome » en solitaire commence par une expérience de couch surfing des plus mémorables ! Après avoir retrouvé non sans peine le fameux Nick qui doit m’héberger pour 3 nuits, je découvre alors son appartement aux allures de squat international ! Un vieil Italien sur un matelas dans ce qui pourrait s’apparenter à une cuisine aux vues de l’amoncellement de vaisselle sale et de nourriture avariée dispersée un peu partout. Des dreds locks qui passent, un Russe, un éclopé avec une paire de canne, de la fumée qui s’échappe de sous une porte, un couple bizarre… j’en passe… et moi-même !  Le canapé qui m’est octroyé est quant à lui situé dans l’entrée même de cette auberge espagnole revisitée, tandis qu’il manque la partie du milieu m’obligeant à dormir sur un bord, à l’envers ! Ma confortable nuit s’en trouve alors rythmée par un incessant passage d’individus plus louches les uns que les autres ainsi que la visite de deux chats ! Quant à la salle de bain, il faut bloquer la porte avec le pied porte serviette pour la fermer, et surtout fermer les yeux pour oser prendre une douche froide dans la crasse de la baignoire bouchée ! Je me félicite alors de ne pas avoir loué ce même «couchage » pour la modique somme de 17 euros, plus 27 de frais de ménage et 25 de frais de dossier ; que ce brave Nicky a mis en location sur rbnb ! Avis aux amateurs !

    C’est avec chance qu’Alain, un autre couch surfeur accepte à la dernière minute de m’héberger pour les deux nuits restantes. Il se révèlera un hôte fort sympathique, et d’excellent conseil en matière de visites et restaurant tandis qu’il me fera découvrir la meilleure trattoria de Rome. Une soirée mémorable autour d’un caccio al Pépé chez « Da Felice ».

    Puis je terminerai la fin de la semaine dans une superbe maison dans le quartier du Trastevere, dans laquelle j’avais loué un lit en dortoir, histoire de limiter les risques de mauvaise surprise pour une partie du séjour!

     

    Des trésors à chaque coin de rue...

    Au hasard d’une rue, au détour d’un carrefour, je découvre chaque jour de nouveaux recoins, de nouvelles places, de nouveaux monuments plus fiers les uns que les autres, exhibant des décennies d’histoire et témoignant du talant d’artistes au grand nom.

    Piazza del popolo, la place du peuple.

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    Au carrefour de trois grandes rues, cette place semble tourner autour de l’obélisque qui se dresse en son centre. Comme habitée par l’énergie de la foule qui le traverse, du soleil qui se reflète sur ses pavés, c’est une place pleine de dynamisme, symbole d’une Rome allègre, effervescente, impétueuse.

     

    Place de la république et Chiesa di santa maria degli angeli

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    Une place où se côtoient architecture, charme d’une fontaine en son centre, histoire portée par les pierres de l’église… et trépidante vie moderne avec la circulation qui semble débouler sans gêne dans une scène figée dans le temps.

     

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    Piaza Navona

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    Vaste place pavée, entourée de façades orangées, cette place est pour moi la plus emblématique de Rome. Bordée de restaurants, de terrasses, elle semble être sous la protection de l’église « de Sant Agnese in Agone ».  La majestueuse fontaine, chef d’œuvre de du Bernin représentant le Nil, le Gange, le Danube et le Rio de la Plata qui trône en son centre semble drainer des centaines de passant chaque jour.

     

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    Assise sur un des petits bancs de pierre, je me fonds dans le décor, actrice et observatrice d’une Rome mise en scène.

     

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    Sans cesse des gens qui passent, comme la toile de fond d’un décor, l’ostinato d’une musique. Des touristes perdus dans leur plan, des groupes d’écoliers en voyage, quelques vendeurs de cartes postales, des locaux qui se baladent, rentrent du travail, reviennent de shopping, de baskets roses…

    Des amoureux qui s’embrassent. Et ce gars comme une statue au milieu du chemin, perdu dans les pixels de son téléphone.

    Le serveur, stéréotype du beau gosse italien qui alpague les gens sa carte à la main, un chien qui court après une balle, de temps en temps un vélo qui passe.

    Les premières tongs, jupes et short qui sortent d’une longue hibernation au placard faisant un pied de nez à l’hiver. Des glaces annonçant avec gourmandise l’été qui point à l’horizon, promesse d’un printemps bien présent.

    Des Chinois qui sautent les bras en l’air, prennent la pose, envahissent l’objectif de leurs propres appareils volant la vedette toutes les merveilles qu’ils oublient même de regarder. 

    Une maman qui promène sa fille en laisse, tandis que la petite aux ailes d’anges rose court derrière un pigeon.

    Une femme qui fait rêver les petits comme les grands avec des bulles de savons, un groupe de musique, un clown, des peintres. De joyeuses musiques qui se mêlent à la mélodie de la fontaine.

    On passe, vite, d’un pas décidé. On traine nonchalamment, le nez en l’air. On marche sur le rythme d’un refrain, comme porté par les notes. Chaque pas écrivant ainsi l’histoire de cette place où le quotidien se mêle à l’histoire, la religion, l’art, comme un véritable musée à ciel ouvert.

     

    Sur un petit air de musique

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    Lancée vers ma prochaine destination, un petit air de musique me stoppe dans ma course. Je m’assois alors sur le rebord d’une vitrine, là où jamais je n’aurais eu l’idée de m’arrêter. En écoutant, j’observe ce qui m’entoure. Une rue pavée, bordée par quelques bancs de pierre blanche, simple lieu de passage qui dévoile alors un arrière-plan à la dissonante composition. Un mur de briques en guise de séparation, un arbre semblant narguer la ville de sa hauteur, puis un bâtiment à l’allure récente côtoyant la façade centenaire d’un monument historique. Et comme pour couronner le tout, la coupole d’une Basilique qui se dessine dans le ciel. En une image, se superposent des dizaines d’espaces temps, des couches d’histoire entremêlées de religion, ponctuées par une touche de verdure et égayées par une joyeuse musique sous le soleil de midi. Rome est là, dans un intemporel tableau vivant, cliché du présent. Sur le banc, deux petits vieux. Sur le mur de briques, deux jeunes en plein discussion animée et gestuelle. Des enfants avec une glace, un appareil photo devant l’œil d’un artiste, des passants, les premières jupes courtes, les premiers orteils à l’air, tout blancs. Tout est là. La dolce Vita !

     

    Les parcs

    Pincio

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    Coline située au Nord du Quirinal, le Pincio offre de nombreux parcs, jardins, villas, aisni qu’une vue imprenable sur la ville, et la place du peuple.

    Villa Borghèse 

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    Un petit lac, des allées ombragées, un gravier presque rangé, des statues… ce parc offre une escapade à qui veut échapper au tumulte de la ville.

     

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    Mais si l’homme excelle dans l’art de créer et reproduire, il y a bien une chose qu’il ne parviendra jamais à fabriquer de toute pièce, c’est la nature. L’organisation géométrique, la perfection des allées, les arbres soigneusement taillés qui font de ce parc un lieu magnifique, lui confère aussi un petit côté artificiel. Peut-être qu’à vouloir maitriser la nature, on en perd l’essence.

     

    Villa Doria des Pamphile

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    Plus grand parc de Rome de 180 hectares, il offre à l’image de la ville de magnifiques espaces aménagés avec soin et minutie : superbes bâtisses, fontaines, bassins, fleurs, arbres taillés et quelques palmiers… Mais aussi de vastes étendues presque vierges de toute tentative de maîtrise humaine, dont une forêt de pins où la nature semble reprendre ses droits.


    Les musées

    Musée du Vatican

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    Comment venir à Rome et passer à côté du musée du Vatican ? Une telle institution qu’il semble relever du parcours du combattant pour pouvoir y pénétrer ! Réserver un ticket sur internet, avec des horaires qui varient suivant les jours, se présenter à l’avance, faire la queue, changer son ticket, refaire la queue qu’on décrit comme interminable… au final, l’attente n’est pas si terrible, et je me retrouve sans trop de problème dans ces kilomètres de galeries toutes plus impressionnantes les unes que les autres.

     

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    Les bâtiments et les jardins eux-mêmes sont des pièces d’art à part entière tandis qu’ils exposent des centaines de réalisations, peintures, sculptures, fresques et ornements. Pièces des premiers siècles, chefs d’œuvres baroques, classiques, religieux, profanes ou art moderne, il faudrait plus d’une journée entière pour tout admirer en détail.

     

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    Des centaines d’années d’art et d’histoire qui mènent comme un jeu de piste à la célèbre chapelle Sixtine. Comme si elle risquait de s’envoler, la foule se presse dans les galeries pour y parvenir au plus vite oubliant presque de porter attention à ce qui l’entoure. Plus on approche du but ultime, plus ce mouvement de précipitation devient palpable, comme une tension, une excitation un brin enfantine, voir une pointe d’angoisse de se faire doubler ou prendre sa place ! Le plus pathétique reste évidemment l’entrée dans le dit joyau tant convoité ! La foule se presse au centre et tente furtivement de prendre quelques photos floues ou ratées tandis que la sécurité hurle en boucle « no photo ! Silence ! », Traquant les fraudeurs. J’essaie alors de faire abstraction de l’environnement pour admirer les célébrissimes œuvre de Michel Ange : la fresque de la genèse qui orne la voute et celle du jugement dernier sur le mur du fond. Si elles sont toutes aussi belles  et peut être plus appréciables sur les livres, les voir ici sur les murs de cet église, rend compte des conditions de leur réalisation et de l’indiscutable talent de Michel Ange.

     

    Galerie nationale d’art moderne

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    Au sein du parc de la villa Borghèse, ce magnifique édifice abrite peintures, sculptures, dessins, estampes et parfois quelque œuvres non identifiées de nombreux artistes. Un contraste bienvenu après la surabondance  des œuvres  baroques ou classiques qui ornent les églises.

     

    La cuisine Romaine

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    Comment évoquer Rome sans parler de pizza, de pasta et de Gelati… Je ne me lasse pas de la généreuse cuisine Italienne, et grâce aux conseils avisés d’Alain, je découvre chaque jour de nouvelles adresses locales. Ce genre d’adresse où les Italiens font la queue pour obtenir une table alors que les restaurants aux alentours sont vides. Ce genre d’adresse où l’ambiance est tout aussi savoureuse que la cuisine qu’on y sert. Ce genre d’adresse où l’on a l’impression de faire partie d’un spectacle rien qu’en dégustant un plat de raviolis all amatricciana. La saveur de la dolce vita !

     

    Le traitre Spritz

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    Alors que les premiers rayons de soleil du printemps redonnent vie aux terrasses, le célèbre Spritz devient la star du moment. A toutes heures de la journée, il exhibe sa robe orange teintée de glaçons dans de grands verres à ballon. Agrémenté d’une rondelle d’agrume, frais, une pointe amer, sucré, fruité… Ce traitre breuvage prend au dépourvu quiconque oublie que sous ses airs bien sympathiques, il est alcoolisé ! Une terrasse sur une place de Rome, un verre de Spritz, quelques chips, et la chaise qui commence à tanguer sous le soleil de midi… elle est pas belle la vie ?!  

     

    Les incontournables Caccio al pepe

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    L’assiette arrive. De généreux Tonnarelli aux courbes gracieuses s’élèvent au centre de l’assiette, poudrée d’un délicat pecorino râpé et de généreux grains de poivre. Jouant la carte du noir et blanc, cette neige odorante, corsée, salée et poivrée tend à fondre déjà, tandis que le serveur fourchette et cuillère en main se lance dans une démonstration tout aussi technique qu’éblouissante. Le cliquetis des couverts, rapide percussion, léger tintement sur l’assiette contraste avec le mouvement ferme et assuré du poignet qui vient mélanger cette alléchante promesse. Puis d’un geste assuré, il fait le tour du bord de l’assiette pour ramener au centre les quelques grains de poivre et la poudre de pecorino envolée, laissant apparaître un cadre d’une parfaite blancheur qui vient sublimer cette véritable œuvre d’art. Quelques coups de fourchette plus tard, sous une volatile et odorante vapeur, se dévoile un nid de pâtes fraiches savamment entremêlées, chacune, sans exception, délicatement enrobée d’une sauce au fromage et parsemées d’un poivre corsé. Impossible de résister à l’envie d’y plonger sa fourchette pour déguster ces Tonarelli fumantes, à la fois fermes et fondante dans leur indescriptible sauce.

     

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