• Le camp de réfugiés Birmans (11/08/13)

    Le camp de réfugiés Birmans    Le camp de réfugiés Birmans   

    Alors que le ciel sombre pèse sur nos têtes, et que la brume s’accroche à la cime des arbres, on nous laisse pénétrer à l’intérieur de ce monde à part. Comme protégé au pied de cette montagne, roc abrupte, il s’étale au cœur d’une intense végétation aux étranges vibrations. Un lieu d’une incroyable densité qui subjugue par sa beauté.

     

     Le camp de réfugiés Birmans  

    Tandis que nous progressons dans ce microcosme où vivent plus de 20 000 personnes, on nous regarde, amusé, on agite la main le sourire aux lèvres, on nous accueille du regard. Rassemblés près du foyer catholique, on nous raconte…

    « Je vis ici depuis 2008…. Pas de famille… en Birmanie ? Je ne sais pas… Je suis seul… Je prie tous les jours… »

    « Je suis ici depuis 6 ans… Les armées Birmanes ont pris mes terres… J’aimerai aller aux états Unis, mon fils est là-bas… Ce n’est pas de l’espoir, c’est une certitude… un jour, j’irais j’en suis sûr… »

    Réfugiés Birmans, ils attendent 5, 10, 20 ans, une vie, qu’on leur accorde le droit d’habiter, de se déplacer, de travailler, d’exister. Un billet pour les Etats Unis, le Canada ou quelques autres pays... Une pseudo intégration en Thailande... Sans famille, sans patrie, ils sont condamnés à patienter dans une zone qui leur est attitrée, lieu de survie dont ils deviennent prisonniers.

     

     Le camp de réfugiés Birmans  

    L’église, seul bâtiment de pierre qui se dresse au milieu des habitations de bambou aux toits de feuilles apparait comme le pilier qui les tient debout. Ils se réunissent chaque jours, portés par la prière tandis qu’un prêtre vient donner la messe deux fois par mois. Ainsi, ils vivent dans l’espérance d’un lendemain, s’accrochant à leur foi comme à un radeau de survie, les yeux pleins d’Amour et le sourire aux lèvres. Confiant leur avenir incertain dans les mains de celui qui l’écrit ils n’ont plus qu’à vivre l’instant.

     

    Le camp de réfugiés Birmans

    En fait, ce n’est pas de voir la pauvreté qui marque. Ils ont de quoi manger, de quoi vivre, et au fond, de cette simplicité de vie, ils ont leur équilibre. Ce qui nous touche c’est de comprendre l’injustice de leur sort, l’enjeu de leur quotidien, l’attente d’un lendemain. 

    Mais au fond, ce qui déstabilise le plus, c’est de prendre conscience de notre stupidité. De porter un regard sur nos grandes préoccupations, nos petits soucis du quotidien, nos réactions égoïstes et matérialistes.

     Avec du recul, leur accueil, leur sourire, leur foi masquent certainement un grand désarroi, et certains moments de détresse ou de violence... Mais au fond ce qu'ils nous montrent aujourd'hui, ce qu'ils nous offre c'est leur Espoir. Privés de ce qu’on appellerait « une vie », ils nous enseignent en fait ce que c’est que de vivre. Car vivre, ce n’est pas avoir de bonnes notes, un bon travail, de l’argent, une maison, une voiture, sortir, consommer, montrer… Vivre c’est avant tout Espérer, Croire en cette force qui nous unis. Avancer avec confiance et, même dans les moments les plus difficiles, être porteur de cette énergie vitale qu’on appellerait Amour.  


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